Pierre Condamin-Gerbier emprisonné en Suisse
La Suisse, paradis fiscal depuis des lustres et des lustres semble vouloir conserver tout son secret au secret bancaire entretenu par ses banques et qui fait leurs profits.
Depuis le 5 juillet, elle a incarcéré l'ex-banquier de Reyl, Pierre Condamin-Gerbier, dès son retour en Suisse. Il venait juste d'être auditionné par les députés français dans le cadre de la commission d’enquête sur l’affaire Cahuzac et par le juge Renaud Van Ruymbek.
Le ministère public de la confédération suisse a précisé avoir ouvert une instruction pénale à l’encontre de l’ex-cadre de la banque Reyl. Cette banque suisse avait déposé plainte le 17 juin dernier contre Pierre Condamin-Gerbier, pour vol, falsification de document et violation du secret professionnel.
L'article de Vosgesmatin.fr de ce 14 juillet:
Le nom de Pierre Condamin-Gerbier a été cité à de nombreuses reprises depuis le début de l’affaire Cahuzac.
Il a travaillé chez UBS puis chez Reyl & Compagnie où l’ancien ministre du budget, a détenu un compte. Il se définit comme un « lanceur d’alerte », dénonçant les systèmes frauduleux à la justice.
Il n’est pas dit-il, à l’origine de l’affaire Cahuzac mais c’est lui qui a reconnu la voix du gestionnaire de fortune de Jérôme Cahuzac, sur l’enregistrement téléphonique qui a déclenché le scandale. C’est aussi lui qui affirme haut et fort que Jérôme Cahuzac n’est qu’un fusible et qu’il détient une liste d’une quinzaine de noms de personnalités françaises ayant des avoirs non déclarés dans des banques suisses. Parmi ces personnalités, il y aurait d’anciens ou d’actuels ministres.
Lors de son audition devant les députés, Pierre Condamin-Gerbier a affirmé avoir transmis cette liste à la justice.
Il a aussi été très dur vis-à-vis de l’administration actuelle de Bercy. « Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir », a dit à plusieurs reprises le banquier, affirmant que les services fiscaux avaient envoyé une « question biaisée » à la Suisse pour tenter de dédouaner Jérôme Cahuzac.
Dans ce contexte, c’est peu de dire que l’audition mardi, de Pierre Moscovici, actuel ministre de l’Économie par la commission d’enquête parlementaire, est très attendue.
La banque Reyl dans le collimateur des juges français
Une information judiciaire a été ouverte fin mai pour «blanchiment de fraude fiscale» visant l’établissement Reyl à la suite des déclarations de M. Condamin-Gerbier en marge de l’affaire Cahuzac.
Jérôme Cahuzac a démissionné de son poste de ministre du Budget le 19 mars, après avoir reconnu avoir menti sur l’existence d’un compte bancaire secret à l’étranger. La principale hypothèse est que le compte de M. Cahuzac a été ouvert en 1992 dans l’agence de la banque UBS de Genève, puis que les fonds ont été transférés à la fin des années 1990 chez Reyl avant d’être déplacés en 2009 à Singapour, par Reyl, chez Julius Baer.