Les bourges contre la retraite à 60 ans
Voilà encore 3 ans, le sénateur Pierre Mauroy et avec lui l'ensemble du PS défendaient la retraite à 60 ans. Pierre Maroy, premier-ministre, l'avait initiée en 1982. C'était à l'époque une ligne de partage franche entre le progrès social et les réactionnaires (droite, extrême-droite et patronat confondus).
En 2010, les mêmes réactionnaires remettaient en cause la retraite à 60 ans. François Hollande remplaçant Nicolas Sarkozy à l'Elysée, on aurait pu croire que son gouvernement socialo-écolo, avec les députés du même métal majoritaires à l'Assemblée nationale, allait rétablir le progrès social.
Pas du tout, les réactionnaires (qui le sont toujours aujourd'hui), ont trouvé en François II, ses chambellans et ses godillots des alliés. Et Marisol Touraine, notre très fortunée ministre PS des Affaires sociales, mène la bataille sous la bannière: "vous vivez plus longtemps, vous devez travailler plus longtemps".
Bref, la cohorte des cols blancs s'est désormais liguée contre un acquis social initié par un premier-ministre socialiste.
Qui sont ces bourges et ces cols blancs: ceux qui fréquentent le CAC 40 et le Cercle de l'industrie, ceux qui sont nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, ceux qui fraudent le fisc. Oui, mais pas seulement, il y a aussi ceux qui ont des entrées privilégiés dans les salons du MEDEF, ceux qui n'ont jamais travaillé de leurs dix doigts, jamais connu le chômage et la précarité, les horaires de travail décalés, les labeurs pénibles et de travailler la nuit, ceux qui n'ont jamais fait grève contre l'injustice, ceux qui n'ont jamais fréquenté un seul prolétaire de toute leur vie et qui professent que les classes populaires n'existent plus de nos jours et bien d'autres encore de cet acabit.
Pendant ce temps, Michelin, dont le bénéfice est de 50% cette année, va mettre à la lourde 700 travailleurs en fermant son usine de Joué-lès-Tours: un licenciement boursier dans ce qu'il y a de plus boursier. Pendant ce temps, le CAC 40 engrange les profits et les actionnaires des dividendes.
Oui, il y a du pognon en France, vous du PS et des Verts. Mais vous avez choisi votre camp. Ce ne sera jamais le mien.