Bienvenue à Voynetgrad
Ou dites-le avec des coups (bas mais pas que), surtout pas avec des fleurs. Oui, la ville de Montreuil dans le 9.3. est dirigée de mains de fer par madame Dominique Voynet, sénatrice et pointure chez les écolos. On se rappelle le chef de la "Tranquilité publique" de cette ville, un ex-boss d'un officine de sécurité privée qu'elle embaucha et qui sévit longtemps dans Montreuil, avant de se retrouver mis à pied pour avoir rossé un journaliste et dont la vidéo des faits fit le tour des rédactions.
Et bien voilà, toujours à Montreuil: "Le Mélies, le cinéma muet", un article pris dans Mediapart que j'ai raccourci:
Plusieurs centaines de personnes se sont réunis devant le cinéma d'art et d'essai municipal que la dame Voynet veut occire. Mais "On peut s'passer de Voynet, pas du ciné ! » scandaient les manifestants déambulant joyeusement dans les rue de Montreuil en soutien au cinéma Le Méliès, samedi après midi. En effet, dit Médiapart, la mobilisation ne faiblit pas dans un contexte local de plus en plus délétère.[...].
« Rendez-nous Goudet et son équipe », lit-on sur une banderole en soutien au directeur historique du Méliès, Stéphane Goudet, licencié abusivement par la maire le 23 février, et à son équipe malmenée, diffamée, pour ne pas dire martyrisée. De l'humour, noir, sur cette bannière : « Méliès : le cinéma muet » ; une crainte majeure avec le slogan : « Non à la privatisation du Méliès ». [...].
Le jeudi soir précédent, la séance du conseil municipal s'est transformée en foire d'empoigne entre une partie du public qui voulait dérouler une banderole en soutien au Méliès et des militants des Jeunes écologistes décidés à les en empêcher manu-militari. Bousculades, invectives, coups (une « proMéliès » s'est pris « un coup de livre sur le crâne »). Une autre fois c'était un élu proche de Dominique Voynet qui du être ceinturé alors qu'il allait balancer son poing à la figure d'un représentant de l'opposition. Un article récent de Mediapart s'est fait l'écho des pratiques d'une « Équipe mobile de sécurité », sorte de milice municipale créée par la maire d'EELV, après que certains de ses membres aient violemment pris à partie un journaliste.
Autant de symptômes parmi bien d'autres qui mettent à mal la « vertu » revendiquée par la maire, laquelle doit à présent se justifier à la suite d'un rapport de la Chambre régionale des comptes qui épingle très durement sa gestion des affaires municipales.
« Ça ne manque pas de sel, s'exclame une manifestante, Marie, quand on sait que c'est au nom de la “vertu” que Voynet a voulu salir l'équipe du Méliès en prétendant, sans preuve, qu'ils avaient une “caisse noire”, qu'ils faisaient du trafic de drogue, etc. ». Des accusations qui ont fait long feu, mais qui ont permis à Dominique Voynet de licencier tambour battant et, au mépris du droit, le directeur du cinéma et de démanteler l'équipe. Avec, comme résultat provisoire, selon Stéphane Goudet, « 40 000 entrées de moins sur les cinq premiers mois de l'année 2013 par rapport à 2012, une diminution de 51% de la fréquentation, alors même qu'il n'y a pas eu d'appel au boycott ! » [...].
Les molosses de la distribution, les UGC, MK2 et compagnie veulent sa peau, des municipalités baissent la garde ou collaborent et l'État reste les bras ballants malgré toutes les alertes. Cela au moment où un futur accord de libre échange entre les États-Unis et l'Union européenne met sur la sellette « l'exception culturelle ». [...]
À Montreuil pour l'heure, point de « projet culturel », la maire s'est engagée à mettre en débat un « brouillon » pour la rentrée. S'agissant du Méliès, plus le temps passe et plus surgissent des informations alarmantes confirmant l'intention de la majorité municipale de privatiser le cinéma. Ainsi, la nouvelle directrice du Méliès, choisie par Dominique Voynet, Nathalie Hocquard, peut-elle se prévaloir d'avoir accompagné, en faisant l'éloge de la ville, la privatisation et l'effondrement qualitatif du cinéma de Champigny-sur-Marne pour lequel elle a travaillé 9 ans. Une illustration de sa remise en cause du « terme de démocratisation culturelle, chère aux municipalités de gauche » .
Source: Tout va très bien à Voynetgrad. Jean-Pierre Anselme. Médiapart. 9 juin 2013.