Gamin des vignes
Gamin, ma vigne était triste après les vendanges
Sans une amourette ni rire ni chanson.
Ici ou là deux grains pour la grive ou bien l'ange
Et silencieux, l'hiver tendait son hameçon.
Le Cers faisait siffler la treille et les fenêtres,
Semblait le soleil chaque jour plus rétréci.
J'allais sur les chemins comme pour disparaître
Dans le parfum disparu et mon coeur aussi.
Quand l'angélus retentissait au campanile
Comme s'il était parole chargée d'amour,
De cette heure sournoise à jamais je m'exile:
Si Dieu fut là, il aurait refait les beaux jours.