Contre le chômage: le contrat de travail à 0 heure
Cela se passe en Grande-Bretagne, ce pays qui n'est pas dans la zone euro mais l'un des piliers de l'UE. Il détient aussi sous sa souveraineté, outre la City de Londres plus grande base européenne du dollar et des affaires, une ribambelle de paradis fiscaux, tellement que la Suisse pourrait être l'arbre qui les cache.
Bref, le pays de sa très gracieuse majesté Elisabeth II, que Dieu l'assiste dans son règne, on a mis en pratique le contrat de travail à 0 heure. Un million de salariés y sont déjà assujettis, encore que le terme "salarié" soit vraiment inapproprié.
Comment ça marche? Le boss qui vous salarie (asservit serait peut-être mieux) vous fait signer un contrat de travail sans durée de travail et donc sans salaire minimal à la clé. Exemple d'un de ces contrats: "L’entreprise n’a pas le devoir de vous proposer du travail. Vos heures de travail ne sont pas prédéterminées et vous seront notifiées sur une base hebdomadaire dès que le responsable du magasin sera en mesure de vous les fournir. L’entreprise a le droit de vous demander de travailler pour des heures variées, et prolongées."
La loi stipule toutefois que l'esclave peut décliner de bosser si, le jour dit, il a envie d'aller jouer à la Bourse de Londres, par exemple. Mais qui ne dit pas que son boss ne sera pas tenté ensuite de ne plus lui proposer de travail pendant une période donnée et donc plus de fric pour le placer en actions.
McDonald’s, la plus grande chaîne alimentaire du Royaume-Uni, a remporté le triste record de l’entreprise ayant signé le plus de contrats à zéro-heure avec 82 800 employés. Elle devance de loin la chaîne de pubs/bars JD Wetherspoon (24 000) et Sports Direct (20 000), la plus grosse chaîne de vente d’articles de sports du pays.
Depuis, le chômage baisse en Grande-Bretagne. Mais pas la précarité, my God.
Allez, god save the queen!