Sarkozy, père du peuple?
Un dessin de Burki pour crier ma colère. Mais, sans doute, également, les Lejaby dans l'Allier, ceux de Delbard toujours dans l'Allier, comme les métallos de Florange en Moselle ou les PSA d'Aunay-sous-Bois, sans parler des Fralib-Thé Eléphant de Gémenos dans les Bouches-du-Rhône, vont-ils apprécier ce slogan porteur. Eux, comme beaucoup d'autres, dans la France du Fouquet's et de l'argent sale, n'auront bientôt plus de boulot et donc plus de pouvoir d'achat. Merci au candidat de leur pouvoir d'achat en 2007! Non, restons sérieux: Sarkozy à l'Elysée, la désindustrialisation du pays s'est accélérée; au cours des 3 dernières années, plus de 900 sites ont fermé leurs portes. Et que dire de sa contre-réforme des retraites, de l'école ou du quotidien subi par le peuple de France?
Alors, pour cacher ce bilan calamiteux, l'UMP a tenté de mettre les petits plats dans les grands pour assurer le succès du premier meeting du nouveau père du peuple. D'abord le lieu: Marseille, deuxième ville de France, aux mains de l'UMP, au coeur d'une région grandement pourvoyeuse en voix de droite et de son extrême. Ensuite, la claque: par bus entiers, l'UMP a transporté sa clientèle des Bouches-du-Rhône, mais aussi du Var, du Vaucluse, des Alpes-maritimes et encore de la lointaine Drôme ou de l'Ardèche. Pour à peine 8 000 partisans tout au plus.
Et puis le discours du nouveau père du peuple: "la France dont on ne parle pas", celle prise en otage lors des grèves ou celle à qui "les corps intermédiaires confisquent la parole". Voilà, après avoir labouré les marigots du Front national, l'Ump sème carrément dans ses sillons pour récolter des voix. L'extrême droite a toujours rangé dans les corps intermédiaires, les élus de la nation, les fonctionnaires, les partis, surtout les syndicats et particulièrement la CGT. Et, ce n'est pas une coïncidence, le Point.fr faisait découvrir le rapport parlementaire sur les syndicats, sans entrer dans les détails en ce qui concerne le Medef ou la Fnsea, mais en l'imageant avec la façade de la CGT. Et le JDD, sous la plume d'Axel de Tarlé, titrait "Des syndicats irresponsables" qui se partageraient 4 milliards d'euros d'argent public et des entreprises privées, "la moitié du budget du ministère de la Justice". Voilà donc la presse aux ordres qui remet carrément en cause les délégués du personnel acquis en 1936 et ceux des CE après la Libération de la France. En effet, ces 4 milliards d'euros ne sont ni plus ni moins que le total des heures de délégations mensuelles rémunérées par l'Etat et le secteur privé à ses salariés munis d'un mandat électif et ce conformément à la loi de la République.
Sarkozy et ses soutiens éructent bien comme la famille Le Pen en trouvant des boucs émissaires, souvent les même. Ni l'un ni les autres n'entendent remettre en question leurs privilèges, leurs amitiés ou leurs haines. Et Nicolas Sarkozy, en désignant Nathalie Kosciusko-Morizet, celle dont on dit qu'elle est née entre les ors des ambassades et les porcelaines de Sèvres, est plus qu'un symbole de la France des nantis et du patronat.
En attendant, mardi 21 février, la droite au Parlement va approuver le traité Merkel-Sarkozy qui met à mal notre souveraineté nationale. Pour celui qui veut être le père du peuple de France, ça débute mal!