Au Vatican, ça flingue à tout va!
Mais pas sur ces oiseaux du genre corvus, non. En vérité, corbeau est le nom vulgaire que l'on donne à celui qui envoie des lettres anonymes. En l'espèce, des correspondances tenues secrètes se sont égarées dans les médias italiens. Elles proviennent de prélats haut perchés dans l'administration du Vatican, pour être si documentées. Il y va, par exemple, de l'argent sale qui transiterait dans les couloirs du Saint-Siège, comme sur la succession de Benoît XVI alors que celui-ci, Dieu le préserve, est toujours fait de chair et d'os.
Sur le premier point, la télé italienne (La7) révèle l'étonnement vif de Mgr Vigano au souverain pontife, concernant sa nomination comme nonce apostolique à Washington. Jusqu'alors, ce digne cardinal gérait le patrimoine du Vatican et il s'était plaint à son chef suprême de "corruption" et de "malversation" dans la dite gestion. Dès lors, il prend sa mutation aux USA, lui le fils de la péninsule italienne, comme "une condamnation de mon travail, comme une punition".
"Il n'y a plus rien à voir et circulez (à Washington)", a répondu sèchement le gouvernement de sa sainteté.
Pourtant, en octobre 2010, la Justice italienne avait ouvert une enquête sur le fonctionnement de l'IOR (Institut des oeuvres religieuses), la banque du Vatican. En prenant des gants de soie toutefois et en admettant que les patrons de l'IOR avaient omis de signaler des opérations, ce qui n'avait rien à voir avec du blanchiment d'argent sale. "Un malentendu", avait répliqué la maison papale. En effet, l'IOR bénéficie du statut extra-territorial; c'est à dire qu'il n'est nullement tenu aux normes des banques italiennes, ni à celles de l'UE: un paradis fiscal, quoi, mais plus blanc que blanc, vu qu'il est sous la protection divine...
Sur la succession de Benoït XVI, des missives courent aussi dans les rédactions italiennes et les corbeaux sont tous aussi près du trône papal. Du coup, à ce qu'on dit, le pape y regarde à deux fois avant de boire du vin de messe. C'est dire si l'on veut être au Vatican, plus près de Toi, mon Dieu...