Nous avons une ministre chargée des Droits des femmes
Si, si, je vous le jure. La preuve? Pour montrer qu'elle bosse efficacement dans son fauteuil ministériel, elle a annoncé le 25 avril que 2 entreprises étaient condamnées pour infraction à l'égalité salariale entre les hommes et les femmes.
Comme ça n'allait pas noircir toute la première page, la presse a demandé des noms. "Je ne suis pas une balance, juste celle qui fait son boulot", avait répondu madame Najat Vallaud-Belkacem, tout sourire comme à son habitude.
Le Canard enchaîné, avec une fibre plus journalistique, a enquêté sur le pourquoi de ce nondit. En effet, dans l'état où se trouve l'Elysée et son gouvernement, lorsqu'on triomphe même sans trop de gloire, on le clame sur tous les toits.
Et bien figurez-vous que l'Ecole spéciale des travaux publics (ESTP), une boite privée, devra payer une amende de 5 000 euros par mois tant qu'elle n'aura pas mis en place un plan résorbant l'écart de salaires entre les hommes et les femmes.
Mais alors, c'est bien qu'un patron soit condamné, non? Cela change des bisous que dispense François II au patronat non?
Sauf que le 28 janvier 2013, la patronne de ESTP, Florence Darmont, avait signé avec la ministre des Droits des femmes la "charte pour l'égalité hommes-femmes", avec petits fours, plantes vertes et photo officielles des deux dames à la clé. Et le 10 avril 2013, la même Florence Darmont était décorée de la Légion d'honneur par une autre dame: Geneviève Fioraso ministre de l'Enseignement supérieur.
Et sauf que, durant ce décorum, l'inspection du travail avait mis en demeure l'ESPT de régler la différence de 500 euros par mois entre un homme et une femme.
Heureusement pour mesadmes Najat Vallaud-Belkacem et Geneviève Fioraso, il n'y a pas eu de petits fours ni de photos officielles, lorsque l'ESPT a reçu sa mise en demeure par l'inspection du travail.