Leçon de lutte des classes
La crise actuelle frappe tout le monde et tous les pays, sauf les capitalistes qui en sont la cause. Ils pleurent pourtant à tout bout de champ (trop de charges, pas assez de travail fourni, coût du travail élevé...). Mais ils gagnent en une heure (sinon moins) ce qu'un ou une autre ne gagnera pas durant toute une vie de labeur. La fiscalité les épargne, laissant la charge des impôts à la communauté des salariés. De ce fait, leurs larmes de crocodiles et leurs coffres-forts remplis irritent de plus en plus le commun des mortels.
Depuis son trône doré, cette situation choquante de ses amis n'a pas échappé à Nicolas Sarkozy, qui ne veut plus être le président des riches, mais celui des travailleurs pour se voir réélire président (à nouveau des riches pour ceux qui ne l'auraient pas compris).
Alors, il a imaginé une espèce d'attrape-mouches, un prime bricolée pour les entreprises de plus de 50 salariés. Pour les autres, pour les chômeurs et les retraités, circulez, il n'y a rien à voir. Bon, pour le moment, ladite prime semble avoir fait pschit aussi.
Mais admettons là, comme s'est amusé à la calculer, pour les entreprises du CAC 40 (82, 3 milliards de bénef, + 71% sur 2009, tout de même), le journal L'Expansion, (lequel, à mon avis ne peut pas être traité de révolutionnaire). Et bien, pour une prime de 1 000 euros (de mon point de vue, illusoire), cela grèverait de moins de 1% leurs profits. Et encore, selon le journal, certaines de ses entreprises richissimes seraient épargnées. Elles font bien du profit, mais emploie une minorité de salariés sur le territoire français. Total, par exemple, avec 1 milliards de profits par mois, en serait exonéré ou presque, tout comme Vivendi ou France Télécom. Danone s'en sortirait avec 0, 5% en moins sur ses gains et BNP Paribas seulement 2 jours de bénef pour ses 65 000 salariés.
Chacun peut mesurer l'illusion sur la redistribution d'une miette (sur un très gros gâteau) pour améliorer le pouvoir d'achat.
Il y en a qui jacasse de moraliser le capitalisme. Il y en a qui parle doctement de le réformer pour le rendre plus social. Allez, mesdames et messieurs, vous reprendrez bien une miette, ou bien une plus grosse malgré la conjoncture qui nous est défavorable? Comment, vous revendiquez tout autre chose? Mais c'est de la lutte des classes, mes pauvres amis, et ce n'est plus d'actualité, vont répondre alors ceux qui nous gouvernent et qui pensent à notre place. Ah oui?