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Publié par le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com

     Rappel à l'usage des étourdis: A la fin des années 1980, une épizootie d'encéphalopathie spongiforme (ECB) décimait le cheptel européen. Les images d'une vache laitière, la croupe dans la boue, tremblotante et dans l'impossibilité de se redresser sur ses pattes, passaient en boucle à la télévision. En 1996, des cas de transmissions à l'homme étaient constatés: c'était la maladie de Creutzfeld-Jacob, dont l'affection produira plus de 200 décès. Les coupables: les farines animales, élaborées par des industriels à base de carcasses de mammifères, utilisées pour nourrir le bétail en complément ou en substitution des céréales et de l'herbe. Il allait s'en dire, que cette catastrophe sanitaire avait été programmée au départ pour réduire les coûts chez les éleveurs et pour augmenter les profis de l'industrie alimentaire.

       On croyait tout cela enterré à tout jamais.

     Or, voilà que le traumatisme de la vache folle ressurgit par un document du Conseil national de l'alimentation (CNA). Cet organisme estime que la situation alimentaire est désormais maîtrisée et que la farine animale (dans un premier temps) serait administrée dans les piscicultures, puis dans les élevages de porcs et de volailles.

     Le CNA, qu'es aco? Il a été institué par Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture, le 26 novembre 2009, instance consultative indépendante auprès des ministres chargés de l'alimentation, de la santé et de la consommation. Certes, dit-il, il ne se substitue pas aux organismes qualifiés en matière scientifique (ah bon?). Pour autant, il pense que la levée de l'interdiction totale des farines animales (je cite) "restituerait une liberté économique aux différents acteurs". En clair, donc aux industriels qui nous avaient hier empoisonnés et qui aujourd'hui sont plus blancs que neige.

     Bon, hormis les piranhas qui bouffent de la bidoche, pour le reste... Quant à la volaille, la nature ne lui a pas donné de dentition. A moins que par le biais des farines animales, il lui pousse des dents. Alors cela changerait la face du monde.

     Redevenons sérieux. Le CNA veut simplement donner carte blanche aux industriels, en toute indépendance bien sûr selon ses statuts. Et la Commission européenne, organisme dirigeant de l'Union européenne capitaliste, ne cache pas, quant à elle, son envie de ré-autoriser les farines animales.

     CQFD.

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