KP1 à Limay (78) et Dexia en Europe
La grève continue à KP1 à Limay dans les Yvelines.
La Direction nie toujours les injustices salariales pénalisant ses salariés et les mauvaises conditions de travail. Elle l'a écrit en disant en plus que l'entreprise subit les effets de la crise. Certes, celle-ci n'est pas du domaine de l'illusion, mais la marge nette du groupe dépasse les 80 millions d'euros. Et puis pourquoi, entre 2009 et 2010, les directeurs d'usines ont vu leur salaire augmenter de 6,7%, ceux des responsables de production de 6,5%?
Les chiffres sont têtus et dernière intimidation de la Direction de Limay, la convocation devant le Tribunal de grande instance de Versailles de 18 grévistes, de l'Union locale CGT de la région mantaise et de l'UD CGT des Yvelines pour "grève illicite et atteinte à la liberté du travail".
Mais quel lien entre KP1 et la banque européenne Dexia? Les rapaces du patronat et de la spéculation qui, eux, ne subissent pas la crise! Car pour eux, crise ou pas crise, leurs rétributions, qu'ils s'accordent de droit divin, sont toujours en augmentation. Et ce n'est un secret pour personne que ces messieurs-là ne sont pas rétribués à 9 euros brut, comme le SMIC horaire.
Ainsi, Pierre Mariani, pdg de Dexia et ami de Nicolas Sarkozy (celui qui devait moraliser le capitalisme), s'est octroyé une augmentation de salaire de 30%. Pas moins.
Pendant ce temps Dexia, presque en faillite, est démantelée et renflouée par l'argent public. En 2008, rappelons-nous, il en fut pareillement pour 3 milliards d'euros pris sur nos deniers publics, mais sans contrainte de la part du palais de l'Elysée. Conséquence: aggravation de notre dette publique, spéculation de Dexia et mise en faillite.
La CDC (Caisse des consignations) et la Banque postale (offices publics) reprendraient les activités de financement des collectivités locales, Dexia étant le leader mondial à ce sujet. Et François Fillon d'annoncer le déblocage d'un prêt de 3 milliards d'euros pour les collectivités locales asphyxiées. Ainsi, la CDC va puiser dans ses fonds pour les redistribuer aux banques privées, seules habilitées à prêter et lesquelles sont un exemple de moralité.
Les "actifs pourris " de Dexia seront repris à hauteur de 36,5% par la France. Ce coût n'a pas été encore évalué pour nos finances publiques. Mais, dans les années 1990, la Cour des comptes de la République avait chiffré à 20, 7 milliards d'euros une telle structure, alors que la crise était absente et le déficit du pays moindre.
Alors, faut-il simplement s'indigner devant sa télé? Ne faudrait-il pas, au contraire, tous ensemble, inventer des réponses contre la crise, en débattre et les mettre en application par un bulletin de vote ou (et) dans la rue?
Des mots me direz-vous. Peut-être, mais en attendant, une minorité de rapaces nous gouvernent et nous exploitent chaque jour davantage, tandis que nous, nous sommes toujours dans le bas de la fosse.