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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Des immigrés dans la Résistance en région mantaise

A l'heure où la mémoire s'estompe trop, quand l'extrême droite lave plus blanc que blanc et fait table rase de son passé honteux, lorsque l'immigration apparaît comme l'unique cause de notre mauvaise société, quelques résistants immigrés en région mantaise. Sous l'occupation nazie et la collaboration du gouvernement pétainiste au Reich hitlérien, les résistants français et étrangers n'étaient pas légions pour combattre.

A Rosny-sur-Seine, le 3 juin 1943, un explosif placé sur la voie ferrée de la ligne Paris-Le Havre, au kilomètre 54 280, a bloqué deux trains et détérioré un rail. Les auteurs de l'attentat, Thomas Elek et Emeric Glasz, ont été arrêtés. (AD 78 cote 300W 55 "répression du communisme et du terrorisme")

Thomas Elek et Emeric Glasz, de nationalité hongroise, furent effectivement arrêtés par la police spéciale anticommuniste française. Ils appartenaient aux FTP-MOI pour main d'oeuvre immigrée. Remis à la Gestapo, il sont fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944. Désignés Morts pour la France en 1947.

A la gare de Mantes, le 22 juillet 1943 à 7h10, le ressortissant italien Giuseppe Panico, qu'un Feldgendarme conduisait à Saint-Cloud, a précipité son gardien sous un train et pris la fuite. Le gendarme allemand est décédé à l'hôpital de Mantes (AD 78 cote 300W 55 "répression du communisme et du terrorisme").

Dans les notes de Louis Racaud, vice-président du Comité clandestin de libération de Mantes, cheminot et dirigeant FTPF: « Jules Piussi, Italien, des Brigades internationales en Espagne, naturalisé français et plâtrier de métier, assure la liaison du matériel à imprimer de Paris à Mantes ». Chaque matin, il prend le train et en revient le soir, le stencil camouflé dans sa sacoche de plâtrier. Il voyage en tenue de travail pour ne pas attirer l’attention. Le stencil est entreposé dans son jardin, rue de l’Ouest, dans le quartier des cheminots.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la résistance au nazisme fut l’œuvre d’hommes et de femmes de toutes nationalités.

La France est alors riche de 2,2 millions d’étrangers, venus pour des raisons politiques ou économiques. Les étrangers dans la Résistance française sont essentiellement Allemands et Autrichiens antinazis, républicains espagnols qui ont fui le franquisme, Italiens antifascistes, Polonais fuyant l'antisémitisme, Arméniens, Juifs d’Europe de l’Est et d’Allemagne.

Dès 1941, alors qu’ils font l’expérience de l’exclusion, de la répression, de la xénophobie, ils entrent en résistance avec leurs camarades français, façon de se rallier à la cause de la liberté et donc à la souveraineté de leur patrie d’adoption occupée par les nazis.

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