Comment ça va la santé en Grèce? Comme chez vous?
Athènes: rasé et perfusé, il est viré du bloc opératoire
La scène se déroule au début de la semaine à Athènes. Un malade arrive en très mauvais état à la Metropolitan Community Clinic d’Elliniko, un établissement qui soigne gratuitement les chômeurs et les personnes sans ressource. Le patient doit normalement disposer d’une carte d’insolvabilité autorisant la prise en charge gratuite. Il ne peut pas la présenter, les services sociaux de la ville ayant pris du retard dans l’expédition du document.
L’homme de 54 ans est mal en point. Pourtant, n’ayant pas de « livret » attestant sa situation de précarité, son admission est refusée. Direction la sortie.
Protestation générale dans l’indifférence de l’administration. C’est alors que le patient s’écroule. Crise cardiaque. Affolement. Le personnel hospitalier décide une intervention immédiate.
L’homme est dirigé vers le bloc opératoire. Il est rasé et perfusé. Les infirmières et le chirurgien sont prêts à opérer lorsque l’intendant de l’établissement fait irruption dans le bloc et exige l’arrêt des préparatifs et l’évacuation du patient tant qu’il n’aura pas fourni le fameux sésame, le document délivré par la municipalité.
Le sandale a fait le tour de la ville. L’administration hospitalière, dès le lendemain, a reprogrammé l’intervention.
Ce type d'incident, indiquent les syndicats de la santé, est courant en Grèce où trois millions de personnes ne disposent pas d’assurance maladie et où les médicaments s’achètent à prix d’or.
José Fort
L'opinion de Médecins du Monde:
Les plans de sauvetage de la Grèce font la une des médias, avec des centaines de milliards d’euros promis pour éviter la banqueroute et une succession de plans d’austérité pour réduire les déficits. Mais ces mesures destinées à sauver le système financier oublient les conséquences humaines, en particulier pour les plus démunis.
La santé, un luxe inaccessible ?
Un secteur est particulièrement touché, celui de la santé. Un forfait de cinq euros à la charge des patients a ainsi été instauré pour chaque consultation à l’hôpital public. « Pour un retraité qui touche 350 euros par mois, c’est un coût énorme, surtout que la plupart du temps il faut faire plusieurs consultations », souligne Nathalie Simonnot, adjointe au secrétaire général du réseau international de Médecins du Monde. « Les médecins demandent aux patients d’acheter eux-mêmes pansements, seringues et gazes parce que certains hôpitaux sont en rupture de stock », ajoute-t-elle.
De plus en plus de Grecs touchés
Les plus pauvres renoncent donc à se soigner ou ils se tournent vers des associations comme Médecins du Monde qui accueillait jusque-là surtout des migrants et des demandeurs d’asile. « L’an passé, nous avons reçu 20 000 personnes, cette année, nous en sommes déjà à 30 000. Nous constatons notamment une augmentation de 30% des visites de la population grecque dans nos polycliniques » rapporte Christine Samartzi, coordinatrice des programmes nationaux en Grèce. Beaucoup de femmes enceintes ne bénéficiant d’aucun suivi de grossesse, d’enfants malades et/ou non vaccinés, de retraités qui n’ont plus de revenus, ou des fonctionnaires dont les salaires ont été réévalués à la baisse.
Au-delà des soins, faire face aux besoins fondamentaux
Et la situation ne cesse de se dégrader, comme le souligne l’un des médecins bénévoles de la polyclinique de Perama, au nord d’Athènes « Nous distribuons désormais des produits nutritionnels enrichis pour certains enfants : les familles les plus précaires n’arrivent plus à faire face et nous avons identifié des cas de sous-nutrition. » Pour la première fois, MdM est donc intervenu dans les supermarchés afin de récolter des produits alimentaires de première nécessité : pâtes, riz, lait…De même pour les vêtements, MdM invite ceux qui le peuvent à faire don d’habits que l’association puisse redistribuer.
Note de ma pomme: La Grèce est dirigée par l'union sacrée de la droite et parti socialiste. Tout comme d'ailleurs l'Allemagne. Avez-vous entendu l'Internationale socialiste (dont la France est vice-présidente) remettre en cause cette forme de gouvernement?
Et la concurrence libre et non faussée qui va anéantir le rail public français au nom de l'UE, qu'en disent l'Elysée et les régions dirigées par le PS?
Les cheminots ont bien raison de lutter le 22 mai! Comme l'on fait le 15 de ce mois, toute la fonction publique! Le 3 juin, ce sera au tour des retraités du public et du privé de manifester à Paris.
En juillet, l'Elysée va nous refaire le coup d'une Conférence sociale à sa sauce, avec les ingrédients du patronat ou de la CFDT. D'ores et déjà, la CGT envisage une action nationale pour servir aux hors sols un tout autre menu. Et vous, qui me lisez, en serez-vous partie prenante?