Henri Guaino, député Ump: on n'est jamais si bien servi que par soi-même
Henri Guaino a été renvoyé en correctionnelle pour avoir accusé le 22 mars 2013 le juge Gentil d'avoir "déshonoré la justice" en mettant en examen Nicolas Sarkozy, dont il était le conseiller. Le député de droite est donc poursuivit pour "outrages à magistrat".
Et bien figurez-vous que le parlementaire vient de proposer, en date du 16 mai 2014, une résolution à l'Assemblée nationale pour suspendre les poursuites engagées contre sa pomme.
C'est la proposition de résolution n°1954 "tendant à la suspension des poursuites engagées par le parquet de Paris contre M. Henri Guaino, député, pour outrage à magistrat et discrédit sur un acte ou décision juridictionnelle, dans des conditions de porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance." Et cette proposition de résolution est signée par le seul député Henri Guaino.
On pourrait en rire. Sauf que l'article 26 de la Constitution prévoit la suspension, pour la durée de la session, des poursuites engagées contre un parlementaire «si l'Assemblée dont il fait partie le requiert». Elle n'est pas belle la vie.
Et aux termes du règlement de l'Assemblée, la proposition de résolution doit être examinée dans les trois semaines par une commission en charge de ce type de demande. Oui, parce que à l'Assemblée nationale, il y a un machin chose parlementaire qui doit en discuter.
Et pour la lutte contre l'évasion fiscale menée par les cols blancs, c'est aussi rapide?
Un ange passe. C'est l'un de ces professeurs émérites de droite ou de gôche qui discutaillent à longueur d'antenne sur les bienfaits de notre 5e Constitution. Depuis quand, semble-t-il me dire, les gens de peu s'intéressent-ils à des choses qui ne sont pas de leur ressort?