Tunisie: la charia ou la charia
Après l'assassinat, jeudi, de Mohamed Brahmi, député de l'opposition de gauche au parti islamiste au pouvoir, l'UGTT, la centrale syndicale tunisienne, appelle à la grève générale pour ce vendredi 26 juillet..
Dans un communiqué, l'UGTT qualifie cet acte de "crime odieux". Peu après, tous les vols à destination ou en provenance de la Tunisie ont été annulés."Les employés de l'aéroport ont répondu à l'appel à la grève générale", a déclaré un porte-parole de l'aviation civile.
La nouvelle de l'assassinat du député progressiste a secoué les Tunisiens en cette journée chômée marquant le 56e anniversaire de la République. Jeudi, des manifestations sont intervenues dans la capitale et en province. A Tunis, la police a tiré des gaz lacrymogènes quand les manifestants ont voulu installer une tente pour un sit-in "jusqu'à la chute du pouvoir islamiste". A Sidi Bouzid, localité où le député a été assassiné, les manifestants ont envahi le siège du gouvernorat et incendié des bureaux. Là aussi, la police les a dispersé à coups de bombe lacrymogène. Dans la même région, à Ménzel Bouziane, les manifestants ont saccagé les locaux du parti islamiste au pouvoir en criant "A bas les obscurantistes, Ennahda et salafistes", en référence aux groupes islamistes radicaux.
Cet assassinat intervient près de six mois après celui de l'avocat Chokri Belaïd, une autre figure de la gauche tunisienne.
La France a dénoncé cet assassinat. Langue de bois, François Hollande, lors de sa visite d'état à la Tunisie du 5 juillet dernier, a gratifié ce pays d'un bon point pour son passage en douceur à la démocratie.
En effet, François II ne pouvait pas mieux dire!