Présidentielle malienne: France 1 Mali 0
Ce n'est que la première mi-temps. Mais l'arbitre international Louis Michel, ex-commissaire européen qui valida les élections pourries au Tchad, chef de la mission d'observation de l'UE, parle d'une participation autour de 50%. Ce qui serait un succès, vu que normalement on vote à 40% dans ce pays de la Françafrique. Et puis, l'ONU, par avance, avait jugé que même si il y aurait des couacs dans cette élection imposée à la va-vite par François II, ça serait bien pour la démocratie.
Miracle de cette démocratie, à l'issue de cette première mi-temps, le ministre de la police malien assure que les écarts sont très importants entre Ibrahim Boubacar Keita et ses autres concurrents. "Il n'y aura pas peut-être de deuxième tour", rajoute-t-il en ce mardi 30 juillet. Cela tombe bien ma foi, le dénommé Ibrahim était le candidat officiel de l'Elysée et notre ministre des Affaires étrangères s'est dévoué corps et âme pour faire campagne pour lui.
Bon, ce n'est pas un perdreau de l'année à 68 ans. Il a été premier-ministre et n'a rien dit lors du putsch militaire qui renversa le président en place et mit un président par intérim béni par Paris. Enfin, ce qui ne gâte rien, le camarade Ibrahim est membre de l'Internationale socialiste, ce komintern chargé de faire de la social-démocratie partout dans le monde.
Le deuxième favori du scrutin, Soumaïla Cissé, n'entend pas lâcher le pompon. Il veut un deuxième tour où il serait seul en lisse contre le chouchou de la France. Il est furax contre le ministre de la police:"En extrapolant jusqu'à proclamer une victoire au premier tour" d'un des candidats, celui-ci "sort de son rôle en proclamant des résultats. Nous avons des inquiétudes et nous sentons que c'est une intention de mettre le feu aux poudres. Ça peut nous amener très loin".
Adama Koïta, un des 27 autres candidats, a fustigé le chef de la police et demander sa démission dès ce mardi.
Modibo Sidipé, autre prétendant au trône a estimé qu'il fallait "que la sincérité des voix des Maliens soit respectée" et "met en garde ceux qui à l'intérieur et à l'extérieur tentent de proclamer un candidat élu dès le premier tour au mépris de la volonté du peuple".
Les démocrates du monde entier sont impatients de savoir si la deuxième mi-temps sera vraiment jouée. Peut-être même qu'il va y avoir un accord entre les principaux candidats pour un gouvernement d'union sacrée pour toucher les prébendes de la France.
En tout état de cause, au final, le communiqué du palais de l'Elysée sera un vibrant cocorico.