Pilule Diane 35: allons enfants du marché unique
En fait, la pilule Diane 35 n'en était pas une, mais un médicament antiacnétique fabriqué par l'Allemand Bayer. Et miracle de la médecine, elle fut prescrite en France comme pilule. Sans doute, l'acné ne dure que le temps d'un printemps alors qu'un contraceptif dure beaucoup plus longtemps pour faire du profit. Mais je dis ça, je dis rien, n'étant aucunement diplômé docteur en pharmacie ou en médecine.
Pour autant, on s'aperçut que cette pilule qui n'était pas un contraceptif, lorsqu'elle était prescrite par des diplômés en médecine pouvait entraîner des thromboses veineuses. Et cette formation de caillots de sang causait la mort, dont 7 décès pour l'instant recensés en France .
De ce fait, l'Agence française du médicament préconisait dès janvier d'arrêter l'usage de cette «fausse pilule» et décidait de suspendre sa commercialisation en mai. Ce qui mettait en colère les laboratoires Bayer made in Germany, lequel en appelait à sainte UE.
On croyait l'affaire entendue dans notre Gaule souveraine et fondatrice du marché unique (faut-il le rappeler).
Et Bien non, la Commission européenne de la concurrence libre et non faussée, ce mardi 30 juillet, impose à notre douce France de remettre en vente Diane 35.
Attention, disent toutefois les docteurs qui la conseillent, ce médicament «doit être contre-indiqué chez les patientes ayant des antécédents ou une prédisposition héréditaire à la thrombose veineuse» et son utilisation «concomitante avec un autre contraceptif hormonal est contre-indiquée». Oui, à cause des caillots de sang qui peuvent toujours entraîner la mort (bis repetita de ma pomme).
L’Agence française du médicament a indiqué qu’elle se conformerait à l’avis européen.
De son côté, la filiale française du groupe Bayer s’est félicité de cet arbitrage européen et entend «remettre à la disposition des professionnels de santé et des patientes en France une alternative thérapeutique pour un besoin médical existant (...) dans les conditions requises suite à l'arbitrage européen». N'en jetez plus, la cour est pleine (note de ma pomme).
Le ministère de la Santé bien de chez nous ne s'est fendu d'aucun communiqué, vu que la France est fondatrice du marché unique depuis 1956 (gouvernement socialiste à l'époque) et qu'aujourd'hui, on est toujours le fidèle soldat de la concurrence libre et non faussée qui fait tant de bien aux peuples d'Europe. CQFD.