Nouvelle offensive au Mali
Oui mais non, il ne s'agit pas d'une offensive militaire. Des pays, dont la France, ont promis d'aider le développement du Mali, à raison de 3,287 milliards d'euros dont 280 millions par l'Elysée. Oui, de l'argent public pour un pays en disette économique. Bref, tout ce pognon public doit être récupéré par des sociétés privées. Business is toujours business, surtout en Afrique où, même depuis l'indépendance, les anciens empires coloniaux, du moins leurs capitalistes respectifs, engrangent du profit. Et merde aux peuples africains!
La France, qui a été leader dans l'opération armée colonialiste, entend bien récupérer une bonne part du gâteau, sinon la plus grosse. Ben oui, en Lybie, à cause de ces putains de ritals et de rosbeefs, elle n'a pas eu tous les dividendes espérés.
Bon, comme le Mali c'est à nous (pardon c'était à nous), une délégation de la bande à Pierre Gattaz, le nouveau boss du Medef, est arrivée sur place. Il ne faudrait pas aussi que ces sournois de chintoks nous dament le pion.
25 sociétés gauloises sont donc à Bamako, la capitale libérée du Mali et pas pour faire du tourisme ni pour apprendre à lire et à écrire aux petits Maliens. "Les Français sont prêts à redémarrer", a proclamé la délégation patronale qui rajoute : "Sur le plan sécuritaire, au Sud, on peut retravailler. Au Nord, c’est encore incertain".
Or, c’est bien au Nord que se portent les espoirs des capitalistes français.
Par exemple, dans cette zone, le chantier de la route Léré-Tombouctou, géré par la société Sogea-Satom, filiale de Vinci, avait été interrompu en raison de la situation sécuritaire en 2012. Et sans route, pas d'exploitation (au sens propre comme au figuré).
Bull a remporté déjà le serveur informatique des douanes maliennes. Là encore, sans douanes, pas d'exportation des matières premières.
Et pour les élections présidentielles du 26 juillet, c'est Safran qui fabriquera près de 7 millions de cartes d'électeurs.
En vue, aussi l'agro-industriel et le textile: au Bengladesh, ça craint et ils ne jactent pas la langue de Molière, c'est un peu bêta pour commercer.
Dès que l'ONU s'installe, du moins sa force militaire, Total va les approvisionner en pétrole. Oui, les affaires reprennent pour la patrie des droits de l'homme et du citoyen.
A propos de la la guerre de 1914-1918, Anatole France écrivait dans le journal l'Humanité, le 18 juillet 1922 :«On croit mourir pour la patrie : on meurt pour des industriels.»
Pas mieux pour l'heure.