Le pdg de la SNCF reste droit dans ses éclisses
Dès le 22 juillet, la SNCF avait transmis à la justice un rapport interne relatif au déraillement de Brétigny-sur-Orge, catastrophe ferroviaire qui coûta la vie à 7 personnes et fit de nombreux blessés. C'était top secret, pourtant des journaux en ont alerté leurs lecteurs dès hier.
Long de 16 pages, on y lit entre autres qu'un des 4 boulons (le numéro 3), retenant l'éclisse, retrouvée dans le coeur de l'aiguillage, était absent au moment de l'accident. Les boulons 1 et 2 avaient "récemment rompues". Seul le trou du boulon numéro 4 était en parfait état. "Les expertises métallurgiques devront pouvoir préciser" depuis quelle date le boulon numéro 3 était absent de son logement.
éclisse (une de chaque côté du rail) à 4 boulons
Interrogé par l'Humanité, pour Henry Wacsin de la CGT-cheminots, "les choses ne doivent pas s'arrêter au simple constat, il faut interroger tout le processus maintenance et se poser les bonnes questions mis à disposition.(...) La logique vde rentabilité pratiquée par la SNCF a forcément un impact sur la sécurité du réseau. Dans le secteur de Brétigny, il y avait 3 brigades de 10 cheminots en 2008, aujourd'hui, il n'y en a plus que 2." Alors que le trafic est exponentiel dans cette gare.
Guillaume Pépy pdg de la SNCF et Jacques Rapoprt de RFF ont éludé la question de la maintenance, renvoyant à l'autorité judiciaire de déterminer "si les règles de maintenance sont imprécises et méritent d'être complétées".
Alors que Guillaume Pépy affirmait le jour du déraillement que la SNCF assumerait toutes ses responsablités, voilà un argument pour se dédouaner. En attendant, "le réseau est sous contrôle" et roulez jeunesse dans l'austérité qui dépèce les moyens humains et réduit le financement du service public que devrait être la SNCF.