La SNCF de Pépy s'est trouvée un nouveau zorro
Après mon article de ce jour Le pdg de la SNCF reste droit dans ses éclisses, un lecteur anonyme (sans doute très timide) m'écrit ceci: "article "border line"! le temps est toujours au recueillement pour les familles et polémiquer sur le manque de personnel n'est pas très correct!
à la différence avec les compagnies aériennes, la SNCF ET RR ont de suite reconnu leur responsabilité et la CGT n'a pas besoin de ce type de polémique pour fédérer autour d'elle!
Quelque soit le nombre d'agent, l'erreur est humaine et il faut l'assumer également!"
De prime abord et je m'en excuse auprès de mon lecteur masqué, je méconnais le terme border line. Mais peut-être est-ce mieux de l'écrire dans un texte pour montrer sa belle science des mots afin d'épater quelqu'un. Dans mon Languedoc natal, on dit estabosir pour ce verbe. Or c'est vulgaire et sans doute cela ne sied-t-il pas avec la prose savante de mon lecteur incognito.
Ceci dit, sur le temps du recueillement, relisez le communiqué de la CGT des cheminots du jour du drame, où mon organisation syndicale ne s'est pas mêlée à la bande des aboyeurs de tout crin contre le chemin de fer.
Pour autant, devant le silence criard de la SNCF, hormis ses déclarations fracassantes sur sa responsabilité, la CGT, mais aussi l'UNSA et Sud rail ont écrit au ministre des Transports, le 3 septembre 2013. Ils s’étaient abstenus de s’exprimer dans l’émotion de l’accident qui a fait sept morts et dix blessés jusqu'à ce jour.
"Depuis plusieurs années et de manière mesurée mais ferme, les organisations syndicales et leurs militants, du national au local, tirent le signal d’alarme".(...) "Comment peut-on imaginer pouvoir supprimer plus de 10.000 emplois de cheminots qualifiés et formés en cinq ans, réaliser une somme inégalée de travaux, produire toujours plus de trains et transporter plus de voyageurs sans qu’il y ait une répercussion sur le niveau de sécurité ?". Les 3 syndicats ont dénoncé, notamment "la dégradation des conditions de travail" [...] "le mal-être causé par les injonctions contradictoires entre la pression sur les délais ou les coûts et des moyens inadaptés", [...] "le doublement, voire le triplement des territoires à surveiller", [...] "la médiocrité des travaux réalisés par des entreprises sous-traitantes".
Et puis, paf, le document secret de la SNCF de Pépy, en date du 24 juillet 2013, qui vient d'être découvert ces jours-ci par la presse.
Alors, pour une société qui dit assurer toutes ses responsabilités, pourquoi l'avoir tenu caché? Vous dites polémique. Libre à vous de défendre l'austérité budgétaire mise en place à la SNCF et RFF (et non RR) et de vouloir mettre au pilori un supposé lampiste.
Bon, vous avez vu, je signe mes articles par mon nom et prénom. Là aussi, pour le débat, nos voies divergent. Parole d'un cheminot retraité toujours à la CGT.
Surtout, ne vous agacez pas à me répondre sur cette vieille affiche. Elle est d'un temps où la Société Nationale des Chemins de fer Français tenait encore son rang de service public avec des gares ouvertes au dit public.