Le CNR façon palais de l'Elysée
Pas de cérémonie officielle, ni d'hommage de la nation aux Invalides en ce 70e anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance, le 27 mai 1943 sous l'occupation nazie de la France.
Dans le lycée parisien Buffon, où certes 5 de ses élèves résistants furent fusillés par les Allemands en février 1943, François II a assuré le strict service minimum. Oui, aujourd'hui, on en est à enterrer ce qui reste du programme politique du CNR, que conduire des idées de progrès et de justice pour le pays.
Dans ce contexte de compromis permanent entre exploiteurs et exploités, le social-démocrate qu'est François Hollande n'a vu dans le CNR que l'union entre "ceux qui représentaient les élites et ceux qui représentaient les milieux populaires" pour une "France plus juste".
Non, le CNR ne fut pas une histoire où l'on a signé, autour d'une table, un compromis. Et le programme du CNR fut de la même veine.
Oui, tous les partis d'avant-guerre y étaient représentés, alors que tous, sauf le PCF déjà interdit, avaient cautionné Pétain pour qu'il renverse la République. S'ils furent présents à la constitution du CNR, cela tient à la volonté du général de Gaulle de les y voir figurer, pour ne pas y retrouver le seul Parti communiste, l'unique organisation politique nationale et armée clandestine ce qu'elle était réellement.
Si la petite CFTC est aussi présente, c'est surtout pour contrer la réunification de la CGT en avril 1943 dans laquelle les résistants de l'ex-CGTU (chassés de la confédération avant-guerre) prennent un part prépondérante.
Aujourd'hui, il n'est plus tendance de rappeler que le programme politique du CNR, appliqué à la Libération, provient principalement de la force et des actions des communistes dans la Résistance. A cette époque, les quelques socialistes qui avaient rejoint ce combat étaient aussi aux côtés du PCF. L'un d'eux, Louis Saillant devint le dernier président du CNR au moment ou fut élaboré son programme, qui n'était pas celui suggéré par le général de Gaulle.
Oui, aujourd'hui, François II n'a pas du tout l'idée de transformer la mauvaise société française. CQFD.