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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Mardi 28 mai 2013, dans la soirée, s'est tenue une réunion fraternelle au siège du MEDEF entre les syndicats des patrons et les ceux qui avaient signé avec le patronat le détricotage des droits des salariés.

 

Ensemble, ils ont prévu de proposer lors de la conférence sociale du mois de juin entre "partenaires sociaux" des conclusions pour "réinventer la croissance" et "agir ensemble pour une dynamique économique".

 

François II en est ravi et le patronat aussi. Les 20 et 21 juin, on ne parlera pas d'augmentation de pouvoir d'achat. Mais les compères proposeront de définir des secteurs où orienter l'investissement (le fric public cédé au patronat sans aucune contrepartie). Cela c'est la couche CFDT.

La CFTC abordera les questions  de "la nouvelle gouvernance », de la « redéfinition du rôle de l’État, des collectivités territoriales et des organisations patronales et syndicales ".

Et comme de bien entendu, les syndicats des patrons applaudiront puisque la farce a été concoctée ensemble depuis janvier 2012 avec l'accord national interprofessionnel.

 

J'ai recherché dans l'histoire sociale de France pour retrouver quand un syndicalisme renégat s'était fourvoyé avec le patronat. Bon, il y avait eu l'Union sacrée dans la boucherie de la 1ère Guerre mondiale où l'on croyait "mourir pour la patrie alors que c'était pour les industriels", selon le célèbre mot d'Anatole France.

 

Et puis, il y eut la Deuxième Guerre mondiale, juste un peu avant que Pétain renverse la République et s'autoproclame Führer d'un "Etat français".

Le 17 mai 1940, Robert Bothereau, secrétaire de la CGT qui avait chassé les éléments communistes en septembre 1939,  signait un article dans Le Peuple prônant une politique de collaboration avec le patronat.

Le 24 mai, une déclaration CGT-Patronat français entérinait une "collaboration constante et loyale" entre eux et esquissait des structures de collaboration "organique" à tous les niveaux. Bothereau, Belin, mais aussi Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, signèrent l'accord.

En juillet 1940, Pétain s'emparait du pouvoir et Belin en devenait son ministre du Travail et de la Production industrielle. Le 20 juillet, la CGT, réunie en congrès confédéral, alors que la France était occupée, précisait le plan d'une communauté française du travail dans le prolongement de l'accord du 24 mai.

En 1948, Jouhaux et Bothereau créent la scission au sein de la CGT en fondant FO.

Certes, comparaison n'est pas raison. La France n'est pas occupée aujourd'hui par l'Allemagne d'Angela Merkel. Pour autant...

Et  se rappeler toujours:

 

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