François Hollande crée un emploi à Clichy-sous-Bois
Pas deux ni trois dans le département de Seine-Saint-Denis, l'un des plus pauvres de France. Mais un et un seul en faveur d'un jeune chômeur habitant un quartier défavorisé de Clichy-sous-Bois. Vous n'avez pas pu manquer ce recul du chômage à la télé. C'était sur toutes les chaînes, des fois que vous douteriez de la politique de l'Elysée pour combattre le chômage et la précarité.
Ce qui fait dire à la CGT:
Le Président de la République a inauguré ce 31 juillet à Clichy Sous-Bois le dispositif des « emplois francs ». Ce dispositif est censé encourager les entreprises à embaucher des jeunes habitant les banlieues. Il vise la création de 2000 emplois la première année, chaque contrat bénéficiant d’une aide publique pouvant aller jusqu’à 5000 euros.
La bataille pour résorber le chômage de masse et particulièrement celui de la jeunesse est enjeu majeur pour la CGT.
1 600 000 demandeurs d’emplois de moins de trente ans ! Les jeunes restent les premiers touchés par le chômage et la précarité. Ils sont souvent les premiers à faire les frais des politiques libérales, et de la recherche du moins disant social.
Les emplois francs ne dérogent pas à la philosophie vieille de 30 ans des aides et incitations aux entreprises, avec un effet désastreux sur l’emploi et les salaires. 200 milliards d’euros d’aides publiques subventionnent chaque année les entreprises françaises ! Les aides « emplois francs » viennent donc s’ajouter aux exonérations de cotisations sociales, aux Crédit d’impôt Compétitivité Emploi, au Crédit d’Impôt recherche, et autres contrats aidés, un effet d’aubaine de plus pour les entreprises !
La CGT ne peut que déplorer le manque d’envergure de cette mesure, face à la situation pourtant dramatique des jeunes, notamment des quartiers populaires.
Pour la CGT une évaluation des dispositifs précédents est indispensable avec comme critères premiers leurs effets sur les créations d’emplois.
Une politique de l’emploi pour tous et pour les jeunes en particulier passe par:
- La création d’emplois stables et pérennes, de qualité, accessibles aux jeunes avec des perspectives d’évolution et de formation.
- La lutte contre la précarité des contrats en taxant les entreprises qui recourent massivement aux CDD et à l’intérim.
- La reconnaissance des diplômes et des années d’études ouvrant des droits à la protection sociale et à la retraite.
- L’encadrement strict des stages
- Des mesures de luttes contre les discriminations liées aux origines sociales et géographiques
Ce sont ces décisions gouvernementales qu’attend la jeunesse de France.
Il est urgent de mettre en place une vraie politique de relance de la croissance créatrice d’emplois.
Rendez-vous est pris le 10 septembre avec les jeunes, les salariés, les demandeurs d’emplois et les retraités, pour une grande journée de mobilisation interprofessionnelle.