Combien étaient-ils hier dimanche dans Paris?
150 000 a décompté la police de Valls, 1 million ont rétorqué les autres. Moins une, puisque leur porte-voix contre l'égalité des droits s'était défilé. Oui, la bourgeoisie préfère donner des coups plutôt que d'en prendre.
Mais combien étaient dans Paris, hier, derrière le cliquetis des encensoirs et la fureur des anathèmes? Beaucoup trop à mon goût sur les pavés où le peuple a défendu la patrie et sa liberté, quand eux étaient toujours de l'autre côté de la barricade.
La droite et son appendice, l'extrême-droite, n'ont jamais vu leur sang couler sous les balles des fusilleurs. Elles n'ont jamais eu des fers aux pieds. Elles n'ont jamais voulu des lendemains qui chanteraient pour tous.
Pourtant, hier, elles ont battu les pavés de Paris à ma place, à notre place.
Près de 70 ans avec le programme politique du Conseil National de la Résistance, que voyons-nous? Sa liquidation reste une priorité pour le patronat et les gouvernements et celui de François II est dans cette ligne. La Sécurité sociale est sapée de réforme en réforme. La retraite par répartition est peu à peu démantelée. Les baisses des cotisations à la charge des patrons s'accélèrent d'année en année. Quant aux services publics, ils se réduisent comme peau de chagrin.
Pourtant, hier, ce sont la droite et l'extrême-droite qui battaient les pavés parisiens pour une tout autre histoire.
Alors, quand reprendrons-nous notre combat, sans tergiverser ni langue de bois et arrières-pensées? Quand nommerons-nous un chat un chat et le locataire actuel de l'Elysée un homme de droite et donc du passé? Quand voudrons-nous, de toutes nos forces, "un monde nouveau, un monde à l'endroit" comme l'a chanté Paul Eluard en son temps?
Oui, quand, ensemble, vous tous et moi.
Attention, cette illustration ne doit n'être que dans les manuels d'histoire, si elle y reste encore. Elle doit être de tous les temps et de notre présent.