Un coucou en Corse
Le coucou est un volatile du genre parasite. Il vole le nid d'oiseaux plus petits que lui, détruit ses oeufs et pond les siens. Ensuite, il poursuit sa vie de rapine en laissant les anciens propriétaires les couver, puis nourrir ses oisillons.
La candidate de l'extrême droite à l'élection présidentielle est du pareil au même. Elle est venue tenir meeting en Corse. A la tribune, le drapeau de la Révolution française de 1789 et celui de la Corse. Ainsi et depuis trop longtemps, elle s'arroge les valeurs et les couleurs de la patrie républicaine, alors que l'extrême droite les a combattues parfois par les armes, toujours dans le déshonneur. Elle plastronne aussi sous la tête de maure, symbole de l'identité corse: un comble pour celle d'un parti, autour d'un chef, qui ne veut voir aucune tête dépassée (et surtout pas une différence culturelle).
Que l'on ne s'y trompe pas, la fille de son père -me revoilà, comme le coucou, cherche à parasiter le quotidien des Corses, comme celui du peuple de France. Quitte à caresser sur l'île de beauté, dans le sens de la plume, quelques xénophobes qui, sous le masque d'une identité insulaire (elle bien réelle), sont financés par un patronat n'hésitant pas lui à exploiter des travailleurs étrangers.
La Corse, comme la France, n'a nul besoin de coucou pour conduire son destin.