Suicide d'un second postier en Bretagne
Dix jours après celui de Rennes, un second cadre de la Poste se suicide à Trégunc, dans le Finistère, sur son lieu de travail, la plate-forme du centre de tri.
/http%3A%2F%2Fcache.20minutes.fr%2Fimg%2Fphotos%2F20mn%2F2012-03%2F2012-03-12%2Farticle_poste-ok.jpg)
Photo d'illustration du logo de la Poste. GILE MICHEL/SIPA
Ouest-France cite ainsi les faits: "Selon la CGC, l’homme de 42 ans était en arrêt de travail depuis novembre dernier. «C'est un cadre, postier depuis 20 ans (...) une personne fragile psychologiquement. Il avait déjà été arrêté en 2009, il avait des problèmes avec sa hiérarchie. Il était fragilisé, à fleur de peau», a déclaré le secrétaire territorial CGC Antoine Le Séguillon, joint par l'AFP. «Le fait qu'il soit revenu sur son lieu de travail n'est pas anodin. C'est un message qu'il a voulu envoyé à l'entreprise», a poursuivi Antoine Le Séguillon en précisant que le cadre avait écrit au PDG de l'entreprise Jean-Paul Bailly en novembre pour lui faire part de ses difficultés."
La CGC s'alarme «une nouvelle fois de la situation de "mal être" qui existe dans l'entreprise et appelle la direction de La Poste à prendre en toute urgence toutes les mesures nécessaires pour empêcher que de nouveaux drames se produisent».
Marié, père de deux enfants, il a laissé à son domicile de Quimper des écrits pour expliquer son geste. Il a aussi envoyé un courrier électronique dimanche en milieu d'après-midi à la CGC, dont il était membre, «un mail un peu confus» mais dans lequel il n'annonçait pas son suicide, a précisé Antoine Le Séguillon."
La Poste a confirmé que le postier était en «arrêt maladie depuis quatre mois, depuis début décembre 2011». «On a tout de suite mis en place une cellule de soutien psychologique», a-t-elle aussi indiqué. Une rencontre doit avoir lieu à 13h entre la direction et le secrétaire du CHSCT pour l'ordre du jour du CHSCT, prévu le 13 mars, afin d'aborder ce suicide.
Celui-ci intervient 10 jours après celui d'un autre cadre de 28 ans à Rennes, il y a 10 jours. Le jeune homme avait sauté du dernier étage de la Poste, en plein centre-ville de la capitale bretonne.
Après ce suicide, dans un communiqué, la CGT avait exigé que la Poste et ses actionnaires, l'Etat et la Caisse des dépôts et de consignations "prennent toutes leurs responsabilités et changent de politique et de mise en oeuvre de leur stratégie". Le syndicat dénonçait vivement "les suppressions de postes, les réorganisations et le management arbitraires, comme la recherche incessante de la rentabilité financière au détriment du personnel et du service public rendu aux usagers". Bis repetita, hélas...
Communiqué de la fédération CGT-FAPT et du syndicat CGT-FAPT du Finistère sud:
Un cadre supérieur de La Poste à mis fin à ses jours dimanche soir à Trégunc, dans le Finistère.
Face à ce geste de désespoir, la CGT, ses militants pensent avant tout à sa famille, ses proches, ses collègues et tiennent à leur apporter tout leur soutien et leur solidarité.
Bien que ce geste extrême ait eu lieu durant le week-end, le lieu « choisi », son service d’affection, ne peut-être anodin.
Pour la CGT, toute la lumière doit être faite et les responsabilités doivent être révélées.
Avec le drame de la semaine précédente à Rennes, ce nouveau suicide impose que la Direction de La Poste prenne la mesure de toutes les conséquences de ses choix.
La CGT, depuis des mois et des mois, ne cesse de dénoncer les pressions faites sur les cadres et employés engendrées par des restructurations incessantes au nom de la rentabilité financière.
Rien n’a été fait sinon que de continuer à développer une politique de suppression massive d’emplois, de réorganisations, regroupement de bureau qui engendre un mal vivre au travail.
L’urgence est de replacer l’Humain au centre du travail.
Pour La CGT, en tout premier lieu, la Poste doit prendre la décision de stopper immédiatement toutes ses réorganisations et ouvrir de véritables négociations pour revoir en profondeur la finalité, l’organisation et le contenu du travail, pour que cela change véritablement et durablement.
C’est ce qu’elle réaffirme à nouveau auprès du Président de La Poste.
Montreuil, le 12 mars 2012