Pour vivre mieux, suivez la piste
C'est Canaille le Rouge (blog ici;link ) qui l'a pris sur Commun Commune et que l'on peut faire suivre...
Après la nationalisation du gaz, puis de l'électricité, la Bolivie continue sa politique de ré-appropriation de ses richesses nationales avec la nationalisation des aéroports des trois principales villes du pays.
Le gouvernement d'Evo Morales a annoncé, ce lundi 18 février, la nationalisation de la SABSA (Service des aéroports boliviens), avec la prise de contrôle par l’État bolivien des actions détenues par les actionnaires majoritaires, les deux grands groupes espagnols Abertis et AENA.
Evo Morales a justifié cette mesure par la politique des deux monopoles espagnols qui ont cherché, par la gestion des trois principaux aéroports du pays (La Paz, Santa Cruz et Cochabamba), uniquement à « maximiser leurs profits aux dépens du peuple bolivien ».
20 millions de dollars de profits pour les monopoles espagnols en quinze ans pour un coût initial de 900 000 de dollars !
Morales a rappelé que les entreprises privées ont empoché depuis la privatisation des aéroports, en 1996, 20 millions de dollars pour la gestion d'aéroports alors que ceux-ci ont été cédés aux entreprises espagnoles pour un montant de 900 000 dollars.
Le président bolivien a déploré l'absence totale d'investissement de la part des entreprises privées. Alors que 26 millions de dollars d'investissement étaient prévus entre 2006 et 2011, Abertis et AENA n'ont investi que 5 millions de dollars dans les aéroports boliviens en cinq ans.
Le secrétaire du syndicat des travailleurs de la SABSA, Alfredo Chavez, s'est empressé de saluer la décision du gouvernement bolivien :
« Ce n'est que justice pour la Bolivie, cela fait des années que l'entreprise floue les boliviens ».
« Maintenant il s'agit pour la Bolivie de reprendre contrôle des principales entreprises du pays » .
Quatrième vague de nationalisations en Bolivie
Depuis l'arrivée à la tête de l’État bolivien du secrétaire du Mouvement vers le socialisme (MAS), le gouvernement bolivien a décrété une dizaine de nationalisations : le gaz en 2006, les télécoms en 2008, le réseau puis la distribution d'électricité en 2012.
Cette politique de nationalisations a permis de financer une politique sociale à contre-courant des politiques d'austérité européennes : recul de l'âge de la retraite, augmentation des budgets de l'éducation et de la santé, nationalisation des services essentiels.
Selon l'agence de l'ONU, la CEPAL (Comission économique pour l'Amérique latine), les résultats de la politique sociale d'Evo Morales sont incontestables : la pauvreté a été réduite de 61 à 49% entre 2007 et 2011, la pauvreté extrême de 34 à 25%.
« Si le gouvernement ne veut plus de relation avec nous, nous en aurons avec les mouvements sociaux d'Espagne » (Morales)
Confronté aux protestations du gouvernement espagnol menaçant d'une rupture des relations diplomatiques avec la Bolivie, Morales a répondu de façon offensive :
« Si le gouvernement ne veut plus avoir de relation avec nous, alors nous aurons des rapports avec les mouvements sociaux d'Espagne ».
« On va pas s'excuser de réclamer une entreprise qui vole, pille un pays »,
En Espagne, le PSOE (Parti socialiste) et la droite au pouvoir ont uni leurs voix pour condamner la décision de la Bolivie.
De son côté, le Parti communiste d'Espagne (PCE) a soutenu la décision qu'elle « qualifie d'exemple pour les gouvernements européens ».
« Les secteurs stratégiques ne peuvent pas être entre les mains du capital privé (…) nous sommes convaincus qu'il nous faut un secteur public des transports, y compris aérien, pour sortir de la crise, ce qui passe par la lutte contre la privatisation des aéroports et des chemins de fer ».
Dans le même temps, les deux syndicats majoritaires, l'UGT et les CC.OO (Commissions ouvrières) ont pour l'instant préféré garder le silence. Il faut rappeler qu'en avril 2012, ils avaient condamné la décision du gouvernement argentin de nationaliser le pétrole touchant aux intérêts de Repsol.
La politique de nationalisations du gouvernement progressiste bolivien tranche avec celle des partis « de gauche » européens qui préfèrent renflouer banques et industrie : seule la construction du socialisme permettra de trouver une issue à la crise capitaliste.
Note de ma pomme: Rien à voir avec la politique menée par AEKL à Chypre. Voir mon
article Chypre vous connaissez?