ONF: des hommes sacrifiés
Depuis 2005, l'Office National des Forêts (ONF) enregistre 25 suicides dont 4 le mois dernier; 18 étaient des gardes forestiers. Mais le Directeur général de l'ONF, nommé depuis 2010, ne s'émeut pas. "Il s'agissait de personnes fragiles et fragilisées pour de multiples raisons", dit-il dans son communiqué de presse du 20 juillet. A coup sûr, voilà un émule de l'ex-pdg de France Télécom avec un pareil discours. Y aurait-il un concours parmi les serviteurs du palais de l'Elysée à ce sujet?
Restons sérieux avec ces décès tragiques. La CGT-Forêt met en cause les suppressions de postes, près de 5 500 depuis 1986. Et ce n'est pas fini, 700 autres suppressions d'agents sont programmées, de quoi décourager les 9 500 agents restants et amoindrir leurs missions. Car, toujours plus d'entreprises privées rentrent dans le domaine national pour l'exploiter, quand ce ne sont pas les promoteurs immobiliers qui grignotent nos forêts publiques.
Le Directeur général de l'ONF reste droit dans ses bottes, malgré le malaise social profond dans ses services. Tout juste envisage-t-il de doubler le nombre d'assistances sociales (11 actuellement), de faire un audit en octobre (pourquoi pas à la Saint Glin-glin?) et d'améliorer la communication au sein de l'Office (la voix de son maître en quelque sorte).
Pascal Viné, puisqu'il faut le nommer, était chef de cabinet de Bruno Lemaire, actuel ministre de l'Agriculture, qui a en tutelle l'ONF. On n'est jamais si bien servi que par les siens, pour sabrer dans les effectifs et diminuer les budgets publics, tout en ruinant l'éco-système de la France. Tant que j'y suis, merci aussi à la ministre de l'Ecologie pour sa solidarité avec son collègue du gouvernement.