Famine en Afrique: la mort au présent
12 millions d'êtres humains, dont une majorité d'enfants, sont concernés en Somalie, mais aussi en Ethiopie, au Kenya, en Ouganda et à Djibouti. Mais cette catastrophe humanitaire s'étend chaque jour plus. Elle pourrait dépasser celle de 1984 qui décima plus d'un million de personnes.
La sécheresse a ruiné les rares cultures et le maigre bétail des populations. Même si le ciel venait à s'ennuager de pluies, il est trop tard et toutes les réserves alimentaires sont épuisées.
Mais cette sécheresse est aussi l'arbre qui cache la forêt de la gestion capitaliste de notre planète, avec le réchauffement climatique qu'elle induit. Et le continent africain est lui encore plus frappé: sur-endettement des pays pauvres, augmentation de 270% du prix des céréales sur un an, réduction des aides à l'agriculture et à l'irrigation des terres arables, pillages des ressources par les multinationales, dumping agricole de l'Europe. A cela s'ajoute, la volonté de certains dirigeants africains à se remplir les poches plutôt que d'être soucieux de la survie de leurs populations.
Enfin, le budget du programme alimentaire mondial est passé sur un an de 6 milliards d'euros à 2,6 milliards.
Le gouvernement français des nantis dégage 30 millions d'euros pour la famine de la Corne de l'Afrique. C'est 13 fois moins que ce qu'a touché Bernard Tapie. Et combien de fois moins que les profits du CAC40 ou les dépenses militaires au sein de l'OTAN, en Lybie ou en Afghanistan?
Un petit ange passe, le ventre gonflé, avant de mourir.