Mon dieu, un François au Vatican
Que voulez-vous, même le Ciel en personne m'a bigophoné pour que je donne mon avis sur François 1er de Rome, le nouveau pape parait-il propre comme un sou neuf. J'y vais donc de cette chronique.
Donc, les 115 pères Noël célibataires (sans mère Noël depuis 1123 au concile du Latran) ont réussi a faire de la fumée blanche en haut du Vatican. Il faut dire, si on relit l'histoire des hommes et pas l'histoire sainte, que l'Église a toujours été fortiche pour faire crépiter des flammes au nom de Dieu.
Hier
Bon, pas de pape français, mais c'est Jean-Louis Tauran, un monsignor gaulois qui a dit: "Habemus papam" urbi et orbi. Le sieur Tauran n'est pas un perdreau de l'année, ni même de l'an passé. Mais la retraite parmi les cardinaux, c'est Dieu qui la décide, sauf Benito XVI qui a préféré prendre un raccourci parce que ça puait un peu trop au Vatican entre l'argent sale, les combinaisons pas très catholiques et les scandales sexuels.
Ils étaient donc 115 les cardinaux électeurs (moins de 80 ans). Les autres, on ne préfère pas qu'ils votent, à cause du feu dans une cheminée qu'ils pourraient foutre à Rome. La pyramide des âges est exceptionnellement juvénile pour les votants: 5 ont moins de 60 ans, 64 plus de 75 ans, le Politburo de l'ex-URSS mais au vin de messe et en latin. Mais l'esprit est saint, me dit-on.
Que dire de François 1er, ex-cardinal argentin de 76 ans Jose Mario Bergoglio? Il est contre le mariage pour tous, l'avortement, la contraception et le préservatif. Bon, comme toute la hiérarchie catholique autour de Benoît XVI. Il s'oppose à la politique menée actuellement par l'Argentine contre le FMI. Pareil. Oui, mais il va falloir qu'il s'explique en se proclamant pour les pauvres et contre la théologie de la libération, doctrine religieuse née en Amérique latine contre les puissances d'argent et les dictatures.
Le Monde (extrait) écrit: "L'Église d'Argentine, dont Bergoglio était le primat avant de devenir le nouveau pape, est une des plus contestées d’Amérique latine pour sa passivité, voire sa complicité, à l’égard de la dernière dictature militaire (1976-1983). Le national-catholicisme était l’idéologie dominante des forces armées, qui comptaient avec la bénédiction de la hiérarchie de l'Église.
Contrairement aux Églises du Brésil et du Chili, qui ont joué un rôle capital dans la défense des victimes de la répression et dans la lutte pour les libertés, la hiérarchie argentine a montré une indifférence coupable face aux horreurs commises. Elle fermait la porte aux proches des victimes et refusait de s’impliquer dans des démarches humanitaires. Les religieux et religieuses solidaires des Mères de la place de Mai étaient des francs-tireurs, qui n’étaient pas soutenus par leurs supérieurs, et qui ont payé parfois avec leur vie leur compassion et leur fraternité."
Le Guardian rappelle que El silencio (Le silence), livre sorti en 2005, accuse le nouveau pape d’avoir retiré sa protection à
deux prêtres et donné son feu vert en 1976 à l’armée pour l’enlèvement de ces deux jésuites qui travaillaient dans les bidonvilles, une activité mal vue par le pouvoir à l’époque. Note de ma
pomme: le nouveau pape est un jésuite.
L'agence Reuters signale les propos de Fortunato Mallimaci, l'ancien doyen des sciences sociales à l'Université de Buenos Aires, selon lequel «l'histoire le [Jorge Mario Bergoglio, ndlr] condamne.Il s'est opposé à toute innovation dans l'Église et, surtout, pendant la dictature, il s’est montré proche des militaires»,
Hormis le Vatican et quelques autres qui ont salué l'élection de François 1er, il y a aussi Jean-Marc Ayraultport de Notre-Dame-des Landes (qui porte bien son nom, ma foi), premier marmiton de l'Elysée.
Depuis le Canada où il était parti prêcher la bonne parole du patronat français, il a déclaré "cette élection audacieuse", "une bonne nouvelle". Et pour finir son alléluia, il a précisé qu'il "se rendrait à Rome pour sa messe inaugurale du mardi 19 mars".
Comment ça se dit en français, "la France est une république laïque avec le loi de 1905 séparant l'Église de l'Etat"? Ah, ça se dit "Amen"? Comme la politique de gauche de François, celui de l'Elysée? Ben, j'aurai pas cru.
J'oubliais, Manuel Valls, futur premier marmiton de l'Elysée socialiste, pour l'heure ministre de l'Intérieur et des Cultes, sera aussi présent à Rome
le 19 mars. Lui pour représenter le sabre et le goupillon.
Exclusif, première photo du pape:
Et sa politique sera: