Le bonjour de Mme Thorning-Schmidt
De son prénom Helle, c'est la première ministre du Danemark et, à ce titre, elle va assurer, jusqu'au 30 juin 2012, la présidence tournante de l'Union européenne. Elle est social-démocrate. Avant le Danemark, ce fut la Pologne (conservatrice) qui eut ce privilège après la Hongrie (à cette époque social-démocrate). Oui, vous avez raison: présidence socialiste ou de droite, la crise n'a pas régressé, bien au contraire. Comme quoi dans le pataquès européen, le marché et la spéculation tirent toujours toutes les ficelles.
Mme Thorning-Schmidt n'est pas une technocrate, une espèce d'ectoplasme venue dont on ne sait où pour faire souffrir les peuples. Non, elle dirige le gouvernement danois après la victoire de son parti aux élections législatives et préside l'UE en vertu des traités avalisés par les 27 états. Pas plus technocrates ne sont les 27 commissaires européens désignés par leur gouvernement respectif. Le Français est Michel Barnier, ex-ministre UMP, chargé du Marché unique et des Services à Bruxelles.
Et tout ce joli monde, aucunement de la famille des spectres, s'accorde pour l'Europe de la concurrence libre et non faussée: celle qui autorise la recapitalisation des banques privées, mais refuse celle de SEAFRANCE, filiale à 100% de la SNCF (société encore publique).
Le Danemark a refusé l'euro et conserve donc sa propre monnaie. Mais ne vous bilez pas pour sa présidence de l'UE. Le capitalisme a ainsi deux fers au chaud, dans la zone euro et dans celle qui ne l'est pas.
Durant son mandat, Mme Thorning-Schmidt, selon Bruxelles, aura le devoir de travailler "à l'élargissement de l'espace Schengen", alors que le Danemark détient la politique d'immigration la plus restrictive en Europe. Que notre ministre de la Police dorme sur ses deux oreilles. Il pourra faire reconduire à volonté les Roms (originaires de Hongrie et de Roumanie, états membres de l'UE) qui devraient circuler librement selon ledit traité.
Pour le reste, dissertez toujours et autant sur une Europe des marchés, une Europe fédérale et même sociale. Les fondements de l'UE sont strictement capitalistes, inhumains et injustes. Et si nous ne révolutionnons pas cette Europe-là, nous resterons ad eternam les sujets des plus riches et des plus forts, ceux que les belles âmes du FN appellent des libéraux, mais qu'il faut appeler capitalistes, comme les big boss de ce parti d'extrême-droite.