La nuit du 6 mai 2012
Elle sera, pile poil, la soeur jumelle de la nuit du 4 août 1789 abolissant les privilèges de la noblesse et du clergé, telle que nous la présente la caricature ci-dessous:
En effet, François Hollande, élu à l'Elysée dès le 6 mai 2012, il imposera à 75% les revenus annuels dépassant le million d'euros. Et ça sera la fin des haricots: il ne restera à ces malheureux que les Restos du Coeur ou la prière.
En tous les cas, cette proposition (peut-être même une simple suggestion) du candidat socialiste a entraîné une levée de boucliers. "De la pure déconne", s'est écrié François Bayrou. "Absurde et idéologique", a renchéri la fille Le Pen, héritier d'une grande fortune de la cimenterie. "Du Marx véritable", a conclu l'un des gardes-chiourme de l'UMP. Bref, la France a eu le temps de distinguer lesquels, parmi les candidats à l'élection présidentielle, défendaient les riches comme la prunelle de leurs yeux, avec sans doute un regard apeuré vers leur propre bourse.
"Plus le débat viendra sur les questions de justice sociale et fiscale, des salaires, de l'emploi, et plus les thèmes de la droite et du Fn reculeront dans l'opinion", écrit à juste titre Maurice Ulrich dans l'édito de l'Huma de ce 1er mars 2012.
Ceci dit, même avec une imposition à 75% sur les revenus à partir de 1 million d'euros, les tenants du marché et de la spécultation disposeront encore de beaucoup de grains à moudre pour leurs profits. Ce mécanisme fiscal, promis par le candidat socialiste, ne toucherait que un peu plus de 3 000 contribuables, soit 0,01%, selon lui. A des années lumières donc de la très révolutionnaire nuit du 4 août 1789! Surtout, en s'abstenant massivement au Parlement, les députés et sénateurs socialistes français ont enclenché le MES et ses conséquences sur l'austérité forcée envers le peuple de France.
La justice sociale ne peut pas être juste que d'égratigner les citadelles du capital. Les boss du CAC 40, pour ne citer que ceux-ci, empochent en une seule journée ce qu'un smicard perçoit durant toute une année de labeur.