L'Elysée fait dérailler la SNCF
Dans son avant-projet de loi de décentralisation, l'Etat escompte s'occuper uniquement de 9 lignes nationales voyageurs sur les 38 existantes. 21 régions françaises seraient concernées par ce désengagement. Déjà asphyxiées budgétairement, comment les régions concernées pourraient-elles en prendre totalement la gestion?
Il en va carrément de l'avenir des lignes Paris-Trouville-Deauville, Paris-Evreux-Serquigny, Paris-Rouen-Le Havre, Paris-Granville, Paris-Amiens-Boulogne-sur-mer, Paris-Montargis-Nevers, Paris-Troyes-Belfort, Paris-Montluçon, Clermont-Béziers, Quimper-Nantes, La Rochelle-Bordeaux, Hendaye-Toulouse, soit 300 trains corail, intercité, teoz et luna.
"On ne peut mettre des trains partout si les infrastructures et les conditions économiques ne sont pas suffisantes", dit Frédéric Cuvillier, ministre des Transports. Oui, la concurrence libre et non faussée du secteur privé, imposée par l'Europe de Bruxelles, c'est mieux. Mais alors, et le service public rendu à la nation? L'égalité entre les territoires et les usagers? Et l'activité ferroviaire publique ne contribue-t-elle pas au développement du pays?
La Fédération CGT des cheminots, par la voix de son secrétaire général Gilbert Garrel, vient de prévenir le gouvernement: "Si le projet de loi est soumis à l'Assemblée nationale, la CGT engagera la mobilisation des cheminots et des usagers".