Julien Assange en sursis
Malgré l'asile politique de l'Equateur, Julien Assange, fondateur de Wikileaks risque l'extradiction
Une fresque murale représentant le visage d'Assange à moitié masqué par le masque de Guy Fawkes, symbole des Anonymous, bailloné par le drapeau américain. @Adobe of Chaos
L’Equateur vient d’accorder l’asile politique à Julian Assange, fondateur de Wikileaks, qui s’était réfugié dans l’ambassade du pays à Londres. Les autorités anglaises menacent toutefois de donner l’assaut à l’ambassade.
C’est un nouveau drame diplomatique qui se prépare autour de Julian Assange. Le Royaume-Uni a assuré qu’il n’autorisera pas le fondateur de WikiLeaks à quitter
l’ambassade d’Equateur, où il vient de recevoir l’asile politique. Pire, le Foreign Office a déterré une loi de 1987 qui l'autorise à lever le statut diplomatique de l'ambassade "pour agir et
arrêter M. Assange dans l'enceinte diplomatique".
Autrement dit la police anglaise se prépare à donner l’assaut à une ambassade pour arrêter quelqu’un qui a le statut de réfugié politique en Equateur. Pour le
ministre équatorien des Affaires étrangères Ricardo Patino, "une entrée non autorisée dans l'ambassade d'Equateur serait une violation flagrante de la Convention de Vienne". Le
Royaume-Uni s'est déclaré "déçu", mais a précisé "la décision du gouvernement équatorien ne change rien."
Quel procès pour Assange ?
L’Equateur "a décidé d'accorder l'asile diplomatique au citoyen (australien) Julian Assange", considérant notamment que ce dernier "n'aurait pas droit
à un procès équitable" s'il était extradé aux Etats-Unis, a annoncé le ministre lors d'un point de presse donné à son ministère. Julian Assange est accusé par la justice suédoise de viol et
d'agression sexuelle. Des accusations extrêmement contestées. Les deux femmes ayant volontairement invité Assange chez elles et ont couché plusieurs fois avec lui. Avant d’aller voir la
police, l’une pour viol (techniquement « sexe par surprise ») et la seconde pour agression sexuelle. Face aux faits, un premier juge avait tout simplement annulé
l’enquête, mais une seconde magistrate l’a rouverte. Et a lancé un mandat d’arrêt, juste 10 jours avant la publication en Une de la presse internationale des câbles diplomatiques américains.
Ce que craint Assange, ce n’est donc pas son procès en Suède, mais bien l’extradition pour les Etats-Unis, et le procès pour espionnage qui s’en
suivra.
Et l’Equateur a bien raison de s’inquiéter des conditions de procès d’Assange aux Etats-Unis, lorsqu’on voit comment est traité le soldat Bradley Manning, soupçonné d’être la source de Wikileaks, détenu en isolement dans des conditions tout simplement inhumaines et humiliantes, et risque la prison à vie. Lire à ce sujet : le soldat Manning devant le tribunal militaire
- A Londres, un appel à manifester a déjà été lancé sur Twitter par WikiLeaks devant l'ambassade d'Equateur, située dans le quartier chic de Kensington.
Source: le blog de cocomagnanville :link