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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

     Mais il faut y aller franchement, discuter dans les entreprises et dans nos syndicats de l'élection présidentielle. Pour ceux qui en douteraient, ou poursuivraient à rester dans leur ancienne tour d'ivoire, le dernier sondage Ifop-l'Humanité est là pour le démontrer.

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     D'abord, 3 enseignements importants:

     - Le monde du travail est en train de lâcher Nicolas Sarkozy. 18% des salariés voteraient pour lui au premier tour et 12% parmi les proches d'un syndicat, dont 25% pour la CFTC. Une vraie bascule avec l'élection de 2007, assure Jérôme Fouquet, directeur de l'Ifop. Sans surprise, c'est à SUD (0%) et à la CGT (4%) que le président des riches obtient ses plus mauvais scores.

     - Les 6 candidats se réclamant de la gauche recueilleraient 40% des suffrages des actifs et 54% parmi ceux proches d'un syndicat. François Hollande serait en tête parmi toutes les organisations syndicales. Jean-Luc Mélenchon, lui, obtiendrait ses meilleurs résultats à SUD (33%) et à la CGT (22%).

     - Enfin, dans l'éventualité d'un 2e tour PS-UMP, le sondage de l'Ifop donnerait 61% à François Hollande et 39% à Nicolas Sarkozy parmi les salariés.

 

     Il n'en reste pas moins que si, par rapport à 2007, le score de l'extrême-droite plonge de 10%, 24% des actifs voteraient, au moment du sondage, pour Marine Le Pen, derrière François Hollande avec 27%. L'un des enseignements parmi cette tendance de vote est la percée du Fn dans la CFDT: 17% en 2012 contre 8% en 2007.

     La CGT, elle, se sait confrontée au problème du vote Fn dans le monde du travail et dans ses propres rangs. Sans ambages, depuis de très longs mois, la Confédération s'est engagée dans une campagne visant à démontrer le vrai visage de l'extrême-droite. La présence de Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, au colloque organisé par l'Institut d'histoire sociale sur ce sujet, même si aucun média ne l'a répercuté, en est l'un des exemples forts. Et par rapport à 2007, le FN recule parmi son électorat.

     Il n'en reste pas moins qu'il faut encore se retrousser les manches et aller au contact avec les travailleurs, dans les entreprises mais aussi dans notre quotidien. On ne peut se satisfaire, malgré un recul de 10% sur 2007, que celle qui est allée valser dernièrement à Vienne avec les nazillons autrichiens obtienne 24% parmi les salariés de France.

     De l'affaire Dreyfuss, au 19e siècle, aux ligues fascistes de 1934, de la collaboration sans équivoque du régime de Vichy avec les génocidaires nazis, jusqu'aux crimes de l'OAS, que de sang et de larmes versés pourtant au nom de l'extrême-droite. Je n'écris pas cela parce que j'étudie l'histoire sociale, mais pour faire constater que le rapprochement de la droite et de son extrême, avec une percée de cette dernière, apparaît lorsque le capitalisme est acculé par la crise et les luttes qui en découlent.

 

     Il nous faut donc dénoncer avec vigueur les idées du Fn, les contrer durement dans la réalité du quotidien, montrer qu'elles sont les alliées des forces de l'argent. Oui, mais cette bataille idéologique passe, en même temps, par la Gauche, pour qu'elle soit vraiment en capacité de proposer une alternative crédible au monde du travail et au peuple de France.

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