50e anniversaire du massacre de Charonne
Après avoir semé la terreur en Algérie, l'OAS, organisation secrète et criminelle d'extrême-droite, favorable à l'Algérie française, va étendre l'insécurité sur le territoire métropolitain. Les attentats se développent et prennent de l'ampleur à partir de novembre 1961.
Le 7 février 1962, 10 attentats au plastic sont commis, suscitant une profonde réprobation dans l'opinion publique. Une petite fille, qui passait par hasard dans une rue, en réchappe, mais devient aveugle.
Le 8 février, à l'appel de la CGT, de la CFTC, de l'UNEF, du SGEN et de la FEN de Seine-et-Oise, une manifestation se déroule à Paris, avec le soutien du PCF, du PSU, des Jeunesses communistes, des Jeunesses socialistes unifiées et du Mouvement de la Paix.
9 syndicalistes de la CGT tombent sous les coups des forces de police placées sous l'autorité de Maurice Papon, préfet de police, et du ministre de l'Intérieur du général de Gaulle. Des centaines d'autres manifestants sont gravement blessés.
Ainsi, Anne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe, Suzanne Martorell, Daniel Fery, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand, Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens sont lâchement assassinés.
Le 13 février, un million de parisiens leur rend hommage au cours d'obsèques grandioses de la République au Père Lachaise. Le peuple de Paris et de France élève une protestation solennelle: Paix en Algérie, droit du peuple algérien à son indépendance.
Auparavant, le 17 octobre 1961, des milliers d'Algériens défilent dans Paris contre le couvre-feu qui leur est imposé par le même préfet de police Maurice Papon. Plusieurs centaines sont assassinés par les forces de l'ordre. (Voir mon article: 17 octobre 2011, cinquantenaire d'un massacre).
La manifestation de ce mercredi 8 février 2012 est un moment de souvenir pour honorer la mémoire de ces femmes et de ces hommes qui ont fait le choix de surmonter leur peur pour refuser le colonialisme et proclamer leur attachement à la démocratie. Cette manifestation veut aussi agir pour exiger la justice et la vérité sur ces deux crimes d'Etat que la République française ne reconnait pas.