Des CDD comme s'il en pleuvait dans le Mantois
Cela se passe à la SOTREMA, société d'économie mixte chargée du ramassage des ordures sur la région de Mantes-la-Jolie et détenue en partie par cette communauté des communes dénommée CAMY.
Chacun sait la pénibilité du labeur et les salaires qui ne sont pas proportionnels au travail enduré. On pourrait croire alors que les élus des différentes communes siégeant à la CAMY, communauté des communes donneur d'ordre de la SOTREMA et qui détient des parts, aient eu un oeil sur la gestion du petit personnel.
Et bien non, selon Michel Forestier, responsable de la CGT dans cette entreprise, les CDD sont monnaies courantes à défaut des salaires qui ne sont pas mirobolants. Les CDD sont pourtant encadrés par les dispositions du Code du travail: un CDD n'est possible que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire. Il doit obligatoirement faire l’objet d’un écrit et, quel que soit son motif, ne peut avoir ni pour objet, ni pour effet, de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise. Sinon, le Conseil de Prud'hommes sanctionne l'employeur et considère le CDD comme un CDI.
La SOTREMA ramasse les ordures, travail à temps plein même les jours de fêtes. Pourtant elle abuse de CDD. La CGT qui commence à en faire le recensement, comptabilise sur une dizaine de cas près d'un millier de CDD. Un salarié en a comptabilisé 287 en 5 ans, son voisin 85 en 3 ans, un autre multiplie les CDD de un jour ou de deux, un troisième a été embauché pour remplacer le remplaçant d'un CDI, le pompon est pour celui qui remplace 5 de ses collègues...
"C’est du jamais-vu", s'indigne Michel Forestier, le représentant CGT, qui vient de saisir le Conseil de
Prud'hommes.
"C’est une façon de travailler", assure, dans le Parisien, Philippe Geslan,
président de la SOTREMA et vice-président de la CAMY. "Nous faisons appel à eux en cas de surcroît d’activité. On a toujours essayé d’embaucher quand
nous pouvions le faire. Mais, si c’est pour embaucher maintenant et licencier demain, c’est dommage." Chacun
jugera.
Mais je dois préciser que monsieur Geslan est maire de Méricourt et vice-président de la CAMY chargé du Développement durable. Pas de l'emploi durable en tout cas.
Eh, vous les élus des communes à la CAMY, il y a encore un peu de classe ouvrière dans la région!