Conciliabules, mascarade et coup de force
Nicolas Sarkozy, lors du fameux "Sommet social de l'emploi" du 18 janvier, s'était montré en gardien vertueux du dialogue social. Or, il n'avait pas claironné à cette réunion de bla-bla-bla qu'il s'attaquerait à deux piliers du Code du travail, les salaires et le temps passé au turbin. Une paille quoi dans le quotidien de tous les travailleurs!
Et avant de s'exprimer à la télé, il a secrètement reçu en tête à tête François Chérèque de la CFDT et Jean-Claude Mailly de FO. C'est une petite souris du Canard enchaîné qui révèle ce conciliabule et les deux camarades syndiqués n'ont pas démenti. Sans doute pour faire fructifier le dialogue social au grand jour. Mais, on comprend mieux aussi qu'ils n'aient pas hurlé au loup à la sortie du Sommet social et d'avoir rejeté l'unité d'action proposée par la CGT contre le gouvernement.
Ce n'est pas tout. Dans la nuit du mardi 31 janvier 2012 au mercredi 1er février, le député UMP Luc Warsmann, président de la commission des Lois à l'Assemblée nationale, faisait adopter la flexiblité du temps de travail à la guise de l'employeur sous peine de licenciement pour faute, rayant d'un trait de plume le Code du travail en la matière et la jurisprudence de la Cour de Cassation qui s'y rapportait. A l'évidence, l'Elysée ne pouvait qu'être au courant de ce coup de force. Vous avez dit toujours dialogue social?
Il y en a qui se demande (ou qui font mine de se demander) pourquoi il existe tant de syndicats en France, surtout une CGT qui, elle, ne mange pas de ce pain fait de conciliabules et de mascarade finissant sur un diktat.
La réponse me semble-là toute trouvée.