Ce n'est pas moi, dit Henri Guaino
Henri Guaino, député UMP des Yvelines et ancien porte-plume de Nicolas Sarkozy, s'est défendu: "Je n'ai pas injurié le juge. J'ai eu un jugement très dur. Je maintiens ce jugement."
Henri Guaino avait dit que le juge Gentil avait "déshonoré la justice" et "sali la France" en mettant Nicolas Sarkozy en examen pour "abus de faiblesse" dans l'affaire Bettencourt. Une semaine après, il avait réitéré ses propos.
Comme le juge Gentil vient de recevoir une lettre de menace de mort et des cartouches dans un courrier, "ce n'est pas moi, c'est lui", semble crier Henri Guaino sur les médias complaisants.
Le Syndicat de la magistrature a publié un communiqué:
Sérénité !
Après les déclarations indignées voire injurieuses de certains politiques suite à la mise en examen de
Nicolas Sarkozy, après la mise en cause de l’impartialité d’un des magistrats en charge du dossier par Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, ce magistrat est aujourd’hui destinataire d’un
courrier, auquel étaient jointes des cartouches à blanc, le menaçant clairement de mort, lui, ses proches, et les membres du Syndicat de la
magistrature dont il ferait partie.
La violence des propos de la « garde rapprochée » de l’ancien président et l’oeuvre de décrédibilisation de la justice à laquelle elle s’est livrée ne peuvent que susciter l’incompréhension des citoyens, la perte de confiance en l’institution judiciaire et, pour finir, l’insupportable déchaînement de haine envers les magistrats chargés de rendre la justice. Le Syndicat de la magistrature le répète depuis cette mise en examen, Nicolas Sarkozy bénéficie comme chacun de la présomption d’innocence et a le droit de se défendre comme il l’entend.
Mais nous rappelons que chacun doit faire preuve de la plus grande responsabilité dans ses propos et dénonçons fermement cette intolérable escalade de violence.
Pour sa part, L’Union syndicale des magistrats (USM) avait demandé vendredi «d’envisager des poursuites pénales contre de tels propos qui nuisent à l’ensemble des institutions d’un Etat de droit».
Avec du retard à l'allumage, Christiane Taubira, ministre de la Justice, a saisi mercredi le Conseil supérieur de la Magistrature pour un avis sur les «conséquences pour le bon fonctionnement de la justice» des récents commentaires visant le juge Jean-Michel Gentil. On peut dire qu'elle n'y met pas beaucoup du sien.
Par ailleurs, le juge Thierry Gentil n'est pas adhérent au Syndicat de la magistrature.