Campanile Epône: Les salariés lourdent leur dirlo
Cela s'est passé à Epône, dans les Yvelines. A l'appel de la CGT, avec le soutien de l'Union locale CGT de la région mantaise et de sa permanence juridique, tous les salariés de l'hôtel-restaurant Campanile se sont mis en grève. Il y avait de quoi: un directeur, présent 2 jours par semaine et 2 heures par jour, exerçant des pressions morales sur son personnel et tenant des propos déplacés envers les serveuses; pas d'heures sup rémunérées selon la loi; surcharge de travail, comme faire le veilleur de nuit après son service. Et des rémunérations dans le genre bosser plus pour palper moins, soit 1 250 euros pour une serveuse ou 1 350 euros pour l'adjointe de direction (mazette!), le tout avec des heures sup à la pelle.
Il y avait de quoi donc pour revendiquer. Surtout, Campanile appartient au groupe Louvre Hôtels, 2e au niveau européen et 8e au niveau mondial (plus de 1 000 hôtels dans 40 pays), Louvre Hôtels lui-même filiale de Starwood Capital Group, fond américain d'investissements qui bricole dans l'immobilier, les hôtels (Lutétia et Crillon à Paris), la cristallerie Baccarat, les parfums Annick Goutal, le golf ou dans des terrains dédiés aux activités de loisir...
C'est le directeur régional de Campanile qui se déplaça pour négocier. Toute une journée pour finir à plus de 21 heures. Le capital ne lâche pas ses dividendes comme ça.
Mais la récolte n'est pas rien a Campanile d'Epône: renvoi du directeur de l'établissement, prime d'habillement de 50 euros, calendrier de négociations sur les salaires et les conditions de travail, paiement de la journée de grève à 50%, organisation d'élections professionnelles.
"Si la négo ne donne rien, on repart en grève", a indiqué le représentant CGT, Navid Hussain-Zaidi, par ailleurs candidat du Front de gauche dans la 8e circonscription des Yvelines.