Des Jaunes à la SNCF pour briser la grève
Dans l'histoire sociale, le qualificatif jaune est associé aux non-grévistes opposés aux syndicats dits rouges. Souvent créé à l'initiative du patronat, comme dans les usines Schneider avec le "syndicat des corporations ouvrières du Creusot et de ses dépendances", le 29 octobre 1899. A la SNCF, la direction brise les grèves des contrôleurs par des brigades temporaires de cadres de l'entreprise.
Cela s'appelle les "Volontaires accompagnateurs occasionnels" et la Fédération nationale des associations des usagers des transports (FNAUT) les salue frénétiquement lors d'un arrêt de travail. Les amis de mes ennemis sont donc mes ennemis.
Concernant lesdits volontaires accompagnateurs occasionnels, ils obtiennent une prime de 50 euros de l'heure et peu importe s'ils dépassent la durée légale du travail. Ils sont aussi formés à la va-vite, 3 à 4 jours en formation numérique, contre 4 mois en salle et dans une rame pour un contrôleur. Un unique volontaire à bord, contre 2 à 3 contrôleurs pour des raisons de sécurité des usagers et des autres travailleurs dans le train.
Même volontaires en pire pour briser la grève des conducteurs, avec de plus le rappel de cadres-traction à la retraite.
Cet arsenal anti-grève risque de s'épaissir avec la proposition de loi des Républicains, soutenue par le ministre des Transports Philippe Tabarot, Emmanuel Macron et la FNAUT: interdiction de faire grève pendant les heures de pointe, jours fériés et week-end de grands départs, déclaration d'être gréviste portée à 72 h au lieu de 48h.