Bientôt trop de médecins en France!
Non, ce n'est pas un mauvais poisson d'avril, mais la déclaration de l'Ordre des médecins. Et Jean-Marcel Mourgues, vice-président de l’Ordre, n'a même pas peur d'avancer dans l'Atlas de la démographie médicale 2025 du mois d'avril : "Il faut se poser la question de savoir si nous ne sommes pas en train de former trop de médecins".
Du coup, on l'aura compris, puisque demain on rasera gratis, pas le peine de bouleverser l'ordre des choses en incitant les jeunes diplômés à exercer dans les déserts médicaux français. En revanche, après la réussite à leur examen, un conducteur de train, un magistrat ou un professeur peuvent être affectés dans un poste en manque d'effectif criant.
Quant au gâteau à partager, toujours selon le vice-patron de l'Ordre des médecins, un trop grand nombre de médecins entraînerait aussi mécaniquement une baisse de leur rémunération. "Lorsqu’on suit au minimum dix années d’études, voire douze selon les spécialités, il faut maintenir une exigence forte pour garantir la reconnaissance morale, intellectuelle et matérielle de cet engagement".
Ah, participer aux déserts médicaux et à la mort de la Santé publique pour garantir la reconnaissance morale, intellectuelle et matérielle d'un toubib, fallait le dire. Non?
En 2025, l'hôpital public est sabordé, les déserts publics prolifèrent dans le pays créateur de la Sécurité sociale, plus de 8 millions de patients n'ont pas de médecin traitant. Quant à choper un rendez-vous chez un généraliste en cas d'urgence ou chez un spécialiste ordonné par son toubib...
Mais bonne nouvelle, le ministre chargé de la Santé et également celui chargé de l'Accès au soins. Véridique. Ben oui, là aussi ce n'est pas un poisson d'avril.
Yannick Neuder, ledit ministre, est docteur en médecine et cardiologue. Il a été responsable du pôle thorax et vaisseaux au CHU de Grenoble. CQFD.