Deux résistants de l'Affiche rouge saboteurs à Rosny-sur-Seine, dans l'ex-Seine-et-Oise
Dans le canton de Mantes-Gassicourt, en Seine-et-Oise, à "Rosny-sur-Seine, le 3 juin 1943, un explosif placé sur la voie ferrée de la ligne Paris-Le Havre, au kilomètre 54280, a bloqué deux trains et détérioré un rail. Les auteurs de l'attentat, Thomas Elek et Emeric Glasz, ont été arrêtés", révèlent les AD des Yvelines dans la cote 300 W 55, classifiée "répression du communisme et du terrorisme".
Et la cote F 60 1526 des Archives nationales indiquent que Thomas Eleck (Hongrois de 19 ans) est arrêté dans sa planque du 14e arrondissement à Paris, par la brigade spéciale des Renseignements généraux de la préfecture de police. Remis à la Gestapo, incarcéré à Fresnes et torturé pendant 3 mois. Condamné à mort. Fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944. Reconnu "Mort pour la France" le 13 avril 1947.
Les mêmes archives concernent Emeric Glasz (Hongrois de 41 ans). Engagé volontaire étranger lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Arrêté le 17 novembre 1943 à Paris, lors du vaste coup de filet opéré par les brigades spéciales françaises anticommunistes spécialement crées par le gouvernement pétainiste. Remis à la Gestapo. Condamné à mort et fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944. Reconnu "Mort pour la France" le 3 août 1971.
Ils appartiennent au 4e détachement des FTP-MOI, dit des dérailleurs, pour multiplier les sabotages sur la voie ferrée en Seine-et-Oise. Ces FTP-MOI sont commandés par le Roumain Ferenz (ou Francis) Wolf, dit Joseph Boczor (38 ans).
A court d'explosifs, le 4e détachement s'est replié dans Paris. Mais en filant Joseph Boczor, la police française des brigades spéciales anticommunistes repère aussi six autres membres du quatrième détachement, notamment Thomas Elek et Emeric Glasz. Ferenz Wolf est fusillé avec eux au Mont-Valérien le 21 février 1944.
Paris-Soir, journal collaborationniste, se félicite en sa Une du 22 février 1944 de l'exécution d'un "visqueux individu au visage de chouette, le plus réussi peut-être de cette horrible galerie de terroristes. […] Sans s'en rendre compte, il laisse échapper quelques phrases où perle sa haine de la France".
Dès 1924, la CGT-U organise les travailleurs étrangers en Main-d'œuvre étrangère, puis en Main-d'œuvre immigrée (MOI) en 1932 pour leur socialisation et leur intégration plus forte dans l'action syndicale.
En mai 1941, le Pcf se dote d'une organisation armée les FTP. La MOI reçoit la mission de créer ses propres groupes de lutte armée, les FTP-MOI. Mais au titre des FTP-MOI, vont s'illustrer aussi des Français. Ainsi, dans les 22 du groupe Manouchian, fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien, figurent 4 résistants de nationalité française.