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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

1907: La Solidarité Mantaise, coopérative de consommation et de solidarité

Ses statuts sont déposés en mairie de Mantes-la-Jolie le 16 avril 1907. Son président en est Auguste Leriche, ouvrier aux ateliers du dépôt de Mantes-Gassicourt, et son secrétaire Auguste Goust, commis principal en gare de Mantes-Gassicourt.

Auparavant, en 1904, ils avaient créé une boulangerie coopérative à Mantes-la-Jolie. Les sociétaires possédaient chacun une part du capital de la coopérative, à laquelle participait aussi le syndicat des ouvriers boulangers et porteurs de pain. Mais une très mauvaise gestion et la concurrence acharnée des boulangeries entraînèrent la faillite. D’autre part, le syndicat des ouvriers boulangers et porteurs de pains périclita rapidement, les boulangeries licenciant leurs employés syndiqués.

La boulangerie coopérative, assurant la solidarité, ne put, de ce fait, jamais être en mesure de l’effectuer. Cependant, Auguste Leriche et Auguste Goust, sur les identiques bases de coopérative de consommation et de solidarité, fondent la SOLIDARITÉ MANTAISE en avril 1907.

300 adhérents sont les premiers sociétaires, à raison chacun d’un capital de 100F. Ils sont en majorité des cheminots. Fort de ce capital, la Solidarité Mantaise loue une partie de l’immeuble, sis 13 rue de l’Église à Mantes-la-Jolie. Rapidement, elle en devient propriétaire. Elle ouvre une succursale à Gassiccourt dans le quartier des cheminots et quatre autres dans le Mantois. En 1930, elle dit recenser plus de 800 sociétaires.

Les commerçants grognent devant ce qu’ils prennent pour de la concurrence. Le Petit Mantais, journal classé à droite, fustige cette « antenne socialiste et révolutionnaire dans le commerce ». A l’inverse, le Journal de Mantes, proche du Parti radical-socialiste, démontre que la Solidarité Mantaise n’est pas un organisation socialiste et encore moins révolutionnaire. En effet, Auguste Leriche et Auguste Goust sont adhérents de ce parti et le deuxième son président sur l’arrondissement de Mantes. D’ailleurs, sous cette étiquette, Auguste Goust est élu maire de Mantes-la-Jolie et Auguste Leriche, conseiller municipal.

En 1908, la Solidarité Mantaise est présente au banquet annuel du syndicat des luthiers, avec les syndicats des cheminots, des maçons et des métallurgistes.

En 1926, la Solidarité Mantaise s’affilie à la Fédération nationale des coopératives de consommation dont le dirigeant est Charles Gide (1847-1932). Il prône d’associer le capital et le travail. Dans « Ni révoltés, ni satisfaits », il écrit « Entre notre socialisme coopératif et le socialisme collectiviste, même le plus sympathique, il restera toujours cette différence essentielle que le premier est facultatif et volontaire, tandis que le second est coercitif ». Attaque contre la CGTU composée de communistes et de courants anarchistes et louange envers la CGT majoritaire et réformiste: depuis 1922, il y eut scission dans la CGT créée en 1895. Marcel Barbot, de la la SFIO, et dirigeant du syndicat CGT des cheminots de Mantes de 1924 à 1935, préside la Solidarité Mantaise.

Dès la scission de la CGT, la Solidarité Mantaise de communiquer son indépendance « à l’égard de tout parti ou de toute question religieuse ».

L’article 3 de ses statuts définissait ses buts :

  1. L’achat, la fabrication et l’approvisionnement de toutes denrées, marchandises et objets de consommation et leur répartition au comptant aux associés ou à toutes personnes, dans les conditions déterminées par le Conseil d’administration.
  2. L’acquisition ou la location d’immeuble, matériel et objets mobiliers nécessaires à son fonctionnement.
  3. La réalisation au profit des associés d’économies sur les dépenses de consommation.
  4. L’Allocation de secours en cas de maladie, de décès, etc, suivant les ressources de la Société et dans les conditions qui seront déterminées par un règlement spécial.

Au début de la Deuxième Guerre Mondiale, la Solidarité Mantaise se signale par un don pour l'envoi de colis aux soldat de la ville mobilisés.

Le 17 mai 1942, son assemblée générale ne peut se tenir faute de quorum. Le Journal de Mantes publie l'ordre du jour de son assemblée générale du 16 mai 1943. Par la suite, la Solidarité Mantaise n'apparaît plus jamais dans les colonnes de ce journal.

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