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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Mantes-la-Jolie: la Bourse du travail devient la Maison des syndicats (suite n°4)

La Maison des Syndicats, toujours sur Mantes-la-Jolie, va occuper toute la rue Alexandre-Palombe. Du nom du résistant, otage pris par les Allemands en retraite, le 22 août 1944, dans le village d'Aincourt où il s'était réfugié. Tentant de s'évader, les soldats d'Hitler l'abattent.

Auguste Goust, maire de Mantes-la-Jolie, lors de l'inauguration de la Bourse du travail Place de Lorraine, affirmait qu'établie en ce lieu central de l'agglomération mantaise, elle offrait "aux travailleurs et à leurs syndicats tous les dégagements nécessaires et évitait de trop longs trajets pour s'y rendre".

Puis les choses ont changé et le temps a passé. En 1964, Jean-Paul David, maire de droite de Mantes-la-Jolie envisage de rénover le quartier dans un immense projet immobilier. Or, le 20 février 1970, l'étude de la rénovation paraît sans relogement de la Bourse du travail dans ce centre de la ville, comme pour effacer ce lieu constant de rassemblements et de contestations. 

En Mars 1977, une municipalité d'union socialiste-communiste remplace le conseil municipal de Jean-Paul David. Mais la rénovation du quartier reprend vie. Et l'on ressort des cartons des locaux pour les syndicats, en bordure de Seine, avec seulement 200 mètres carrés pour l'Union locale CGT, déménagement et projet que celle-ci avait combattu sous la précédente municipalité de droite.

Si l'ensemble des syndicats réformistes déménagent dans cette ancienne friche industrielle excentrée, la CGT reste campée sur ses positions. Même si l'on baptise la nouvelle rue Alexandre-Palombe.

Le District urbain, communauté des communes du mantois à l'époque,  fait alors bâtir une grande salle de réunion et une autre pour une éventuelle imprimerie. Il y ajoute un parking de 42 places.

En fin de compte, poussée par la vétusté de la Bourse du travail, Place de Lorraine devenue Henry-Dunant, l'Union locale se résout à déménager. Sa direction écrit toutefois, le 27 mars 1980, au District urbain de Mantes dirigé par un socialiste, son exigence d'une "véritable Bourse du travail située au centre ville". Elle s'insurge qu'un quart des locaux lui soit attribué, quand, première organisation syndicale régionale, elle recueille plus 48% des suffrages à l'élection prud'homale et la présidence du Conseil de prud'hommes.

La Maison des syndicats sur Mantes-la-Ville

Autre projet immobilier en bordure de Seine, en 2003, par la municipalité de droite de Pierre Bédier qui a remplacé celle de Paul Picard. Les Unions locales de la région sont évacuées tout au bout d'une autre friche industrielle, celle de la Vaucouleurs, là où s'élevait la défunte usine La Cellophane avec plus de 1 500 salariés et sa production fabriquée désormais hors de la France.

Là aussi, bataille de l'Union locale CGT, invasion du conseil communautaire, pétitions et actions de ses syndicats. Certes, la CGT n'obtient pas d'être  relogée au centre de l'agglomération mantaise.

Mais les autorités administratives, dirigées par le sénateur de droite Dominique Braye, cèdent sur la construction d'une salle commune de réunion, l'agencement d'un second local et la plus grande surface de la Maison des syndicats pour l'Union locale CGT. Enfin, un arrêt bus, (ligne N des transports urbains)  est accordé devant les locaux.

Mantes-la-Jolie: la Bourse du travail devient la Maison des syndicats (suite n°4)

Prochainement, pour clore l'histoire de la Bourse du travail à Mantes-la-Jolie, l'hommage à Kemal Osgül, ouvrier du bâtiment et militant CGT immigré, assassiné par un nervis du patronat à Epône, le 10 novembre 1984.

Un cortège des camarades de travail de Kemal Osgül part de la Maison des syndicats, rue Alexandre Palombe. En tête, le drapeau rouge du bâtiment-CGT du Front populaire, pour rejoindre l'immense manifestation qui débuta du Val-Fourré.

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