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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Henri Boucaut, cheminot résistant "Mort pour la France" oublié

Garde-signal au tunnel de Rolleboise, il n’apparaissait pas sur la stèle des cheminots de Mantes morts durant la Deuxième Guerre mondiale. A cette époque, son poste appartenait à la région SNCF de Rouen. Son nom est donc inscrit sur la stèle en gare de Rouen-rive-droite. Encore que, pour le moment, la stèle mémorielle n'existe plus dans la nouvelle gare de Mantes-la-Jolie, rénovée et inaugurée pourtant par les zautorités compétentes.

Pour autant, Henri Boucaut, des FTP de Bonnières, appartient à la Résistance dans le Mantois.

Le 19 août 1944, les premiers éléments de la 70e division américaine de la 3e armée du général Patton pénètrent dans Mantes-la-Jolie. Ils avaient établi leur P.C. à Magnanville.

Durant l’avancée américaine vers le Mantois, la Résistance, rassemblée au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI), lui prête main forte, en combattant les Allemands ou en aidant sa progression dans la région. La rive droite de la Seine est toujours occupée par l’armée nazie en retraite. La dernière offensive allemande sur Mantes provient de son aviation. Des appareils nazis mitraillent la ville, le 23 août 1944 à 8 heures du matin. Au total, 21 avions nazis seront abattus par la DCA américaine au-dessus de la région mantaise.

Le 17 août 1944, les FFI avaient établi un P.C. clandestin dans le petit magasin de madame Coville, 24 avenue de la République à Mantes. Après le 19 août, les Américains ont installé le leur dans l’immeuble situé 5 rue Porte-aux-Saints.

Les FFI obéissent à l’ordre inter-régional lancé dans le Mantois par Louis Racaud, cheminot et ancien responsable militaire des FTPF (Francs-tireurs et partisans français) à savoir : « réaliser, dès l’approche des troupes alliées, une coordination, aussi étroite que possible entre les FFI et l’armée Patton ; exercer une guérilla intensive pour démoraliser l’ennemi ; nettoyer les ilots de résistance, assurer la garde des prisonniers pour les remettre à l’armée américaine, récupérer les armes ennemi ; se mettre à la disposition des Américains pour toutes opérations de renseignements et de patrouilles. »

C’est dans ce cadre-là que va agir Henri Boucaut, garde-signal en exercice au tunnel de Rolleboise. Le 22 août 1944, à la demande des Américains, lui et un dénommé « Bauvé » traversent la Seine pour effectuer une reconnaissance sur les hauteurs de Bennecourt, village sur la rive droite.

Malheureusement surpris par un détachement allemand, ils sont arrêtes et embarqués dans un camion vers Gisors dans l’Eure. La trace des deux résistants se perd ensuite, probablement exécutés. Aucun corps n’a jamais été retrouvé et la véritable identité de « Bauvé » est toujours inconnue. Henri Boucaut, né le 6 janvier 1904 à Crespin (Nord), habitait Freneuse et était père de 4 enfants.

« Mort pour la France » lui a été attribué. Son nom est gravé sur le monument aux morts de Freneuse et, dans la commune, une rue rappelle son souvenir.

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