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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Macron, en endossant durant 3 jours l'écharpe du maire, n'a pas réussi son schow à Marseille

L'éditorial du journal La Marseillaise dénonce que le locataire de l'Elysée n'a pas parlé d'égalité durant ces 3 jours. La Une de La Marseillaise à suivre:

"Le président de la République, dans le cadre grandiose du Fort Saint-Jean, a livré un discours d’une quarantaine de minutes en forme de plaidoyer de son action. Apôtre du « en même temps », il a fait le déplacement afin de cultiver un profil « social » et tenter de tourner la page de six mois de contestation de sa réforme des retraites.

Pour ce faire, il s’est donné le temps – trois jours – et les moyens. Parmi ses annonces, ce mardi, un très gros chèque pour les hôpitaux de Marseille : 240 millions d’euros. Une bonne nouvelle au regard de l’état d’urgence dans lequel ils se trouvent.

Mais Emmanuel Macron n’a changé ni de boussole politique, ni de projet de société. En évoquant plusieurs fois le « destin » de Marseille, il a confirmé son intention de faire d’elle le laboratoire de sa France libérale.

Vérités

Le pari présidentiel pourrait se résumer en quelques mots : Marseille est si mal en point après des décennies d’abandon, nul besoin de faire table rase, il est possible d’y mener sa politique en direct. Plus d’autonomie des écoles, plus de concurrence, plus de numérique, de start-up etc. Pour dessiner cette Marseille de demain, « ouverte sur la Méditerranée » et terrain de compétition de la mondialisation, Emmanuel Macron veut que l’État investisse sur les transports et les services de base qu’il ne conçoit pas comme un dû à la population mais comme une condition de l’initiative privée.

Faisant référence à l’échange qu’il avait eu la veille avec la mère d’un jeune chômeur atteint de troubles psychiatriques, à qui il avait conseillé de « faire le tour du Vieux-Port » pour trouver un travail, il s’est présenté comme un homme aimant dire des vérités, « comme pour les retraites ».

Marseille a besoin de rattraper ses retards, elle a besoin de services publics, d’égalité. Cette vérité-là mérite d’être entendue par le président de la République lui-même. L’égalité ce n’est pas rien, absente de son discours, elle est pourtant le cœur de la devise républicaine.

Les annonces par paquets de millions d’euros égrainées durant son séjour de trois jours à Marseille par le chef de l’État Emmanuel Macron démontrent une chose : La deuxième ville de France a un besoin vital d’accompagnement massif pour se redresser durablement et proposer un service minimum suffisant et de qualité (écoles, transports, hôpitaux notamment) à ses habitants. On ne parle pas ici des riches marseillais qui envoient leurs enfants dans des établissements privés huppés et vivent claquemurés dans un entre soi qui a tout du séparatisme social. Ceux-là et leurs affidés ont malheureusement longtemps « tenu » la mairie de Marseille pour y faire des affaires, l’immobilier étant leur terrain de jeu favori. Nous parlons de l’écrasante majorité du peuple marseillais assignée à résidence faute d’un réseau de transports publics efficace, obligée de se loger chichement et d’entasser leurs minots dans des écoles indignes... Les choix politiques passés ont des conséquences terribles.

Bien commun

Que le président de la République et donc l’État, se lèvent enfin pour Marseille après avoir raté le coche lors du premier quinquennat, passe encore, il se rattrape ! Mais qu’il profite de cette « séquence » marseillaise pour nous abreuver de sa potion libérale, non, c’est trop. L’autonomie des établissements scolaires est la porte ouverte à une école encore plus inégalitaire. Surtout, Emmanuel Macron ne peut pas agir par le passage en force, sans discussion, sans concertation, bref, sans démocratie. Car ces millions prévus pour Marseille sont les nôtres, notre bien commun, l’argent de la Nation. Son utilisation regarde donc les citoyens."

 

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