Avant et après JC
Hier soir, toutes les téloches, publiques et privées, produisaient une émission spéciale. Le big boss de notre démocratie française venait de réunir à sa botte un conseil de défense extraordinaire. Muni encore plus de pleins pouvoirs grâce à l'état d'urgence sanitaire, entériné par sa majorité godillot à l'Assemblée nationale et par la droite du parti de Sarkozy-Fillon majoritaire au Sénat, depuis le palais présidentiel allait se proclamer la nouvelle stratégie gouvernementales contre le coronavirus.
Et chose inimaginable, c'est JC -pour Jean Castex- qui se présentait devant les micros et caméras des médias ébahis. Et pas notre sauveur suprême, l'enfant prodigue de la France, Napoléon, pardon Macron.
Avant cette seconde fatidique, tous les bonimenteurs patentés y étaient allés de leurs pronostics éclairés pour chauffer le public. La veille, le docteur Variant, chambellan en charge de la Santé, avait soliloqué sur la progression de ce damné virus. Mais cocorico, on était les champions dans l'UE et même au niveau mondial, question efficacité gouvernementale. Mais, malgré notre cocorico, un "confinement plus strict" se précisait.
Or miracle, JC annonçait RAC -rien à cirer-, pardon RAS pour rien à signaler. Pas de confinement. Aucune mesure en faveur de la Santé publique. Ni de sanctions contre les labos pharmaceutiques privés qui s'engraissent sur le dos des contribuables en s'asseyant d'autant plus sur leurs contrats paraphés en bonne et due forme. Rien non plus contre le capital qui licencie à tour de bras, tout en ayant abusé des deniers publics.
En 30 secondes ou presque, chronomètre en main, JC a tout expédié.
Oui, à 20h 30 très précises, heure du palais de l'Elysée, dans l'un de ses cabinets sous les ors de la République, JC marquait de façon inaltérable l'histoire de France.
C'est bêta, mais le Medef n'a publié aucun communiqué suite au grandiose propos du premier des chambellans de Manu 1er. Par timidité sans doute, mais le regard toujours rivé sur les dividendes à venir et le fric public toujours attendu plus que le Messie qui, dit-on dans un livre, avait pourtant chassé les marchands du Temple.
Bon, c'est confirmé par les mêmes médias, à la présidentielle de 2022, au deuxième tour, la peste ou le choléra.
Dites, si nous renversions plutôt la table. Déjà le 4 février 2021. Dans le cadre de la lutte des classes. Pas dans celui de la négociation entre partenaires dits sociaux. Parce qu'à mon avis, il n'y a rien du tout à négocier.
Si, peut-être la couleur du buvard pour sécher l'encre d'une signature... Alors, là, évidemment...