Grand débat national ou grand blabla du pouvoir des riches et du capital?
Bien sûr, me direz-vous, avec ce dessin pour illustrer ma chronique, je suis de parti pris. C'est à dire que mon opinion serait non formée par une observation suffisante des faits. Bref, je suis sectaire et contre tout ce qui peut faire avancer la société.
Pour autant, je suis allé voir du côté des garants du GRRAND débat national. Les téloches m'avaient déjà énormément bassiné que le joujou à Manu 1er était un incontestablement succès. J'espère que les prochaines distributions de la Légion d'honneur n'oublieront pas ces pommadés de l'info libre et non faussée.
Plus sérieusement, la presse écrite s'enthousiasme de plus de 10 000 réunions publiques, de 1,4 million de contributions en ligne et le noircissement de 16 000 cahiers de doléances. C'est donc un incontestable succès à mettre au profit de l'ex-gérant d'une très grand banque d'affaires qui réside actuellement dans le palais de l'Elysée. Ben oui, jugez plutôt, 30 000 communes en France, pays qui compte une soixantaine de millions d'habitants, il n'y a pas photo sur l'engouement suscité.
Comparaison n'est pas raison. Mais avec les cahiers de doléances sous Louis XVI, "père et providence" de ses 25 millions de sujets, ce fut plus de 60 000 cahiers de doléances.
Et que disent les garants du GRRAND débat national à propos de la chose dont ils se portent garants? Guy Carnivet, ancien président de la Cour de cassation, souligne "le risque d’influence des interventions répétées des pouvoirs publics. Je fais référence aux interventions répétées du président ". Pascal Perrineau, ancien directeur du Centre de recherche de Sciences Po: "Nous avions précisé que les membres de l’exécutif devaient se mettre en retrait de ce débat. Nous n’avons pas été entendus, il y a eu une communication trop intense qui a pu contribuer à activer la méfiance".
C'est dit en termes courtois, mais c'est dit quand même. Non?