Blocage contre la fiscalité sur les carburants ou luttes pour augmenter les salaires et les retraites
Les pommadés, qui font office dans les télévisions dites d'information, parlent de reine de bataille pour ce 17 novembre. Et, bien au chaud sous leurs projecteurs, aux salaires plus que confortables et sans problèmes de transport ni de parking, ils prennent faits et cause pour ce ras le bol fiscal qui s'exprimera samedi.
Ils n'ont pas eu la même philosophie avec la grève des cheminots qui défendait un chemin de fer au service de la nation. Ils n'ont pas plus de trémolo dans la voix pour défendre l'Hôpital public, l'école républicaine ou la Sécurité sociale.
Je le dis d'emblée, la colère contre la flambée du prix des carburants, qui impute le pouvoir d'achat, est légitime, Mais elle oublie carrément les bénéfices encaissés par les pétroliers, les grands distributeurs qui tiennent les pompes à essence et les marchands de fioul. Cette colère oublie les politiques menées par Sarkozy, Hollande et aujourd'hui Macron. Elles ont sacrifié et sacrifient l'aménagement du territoire au profit des méga-métropoles. Elles développent en périphéries des villes d'énormes centres commerciaux. Elles désindustrialisent la France, ferment écoles et hôpitaux, et coupe le robinet du transport en commun. De ce fait, elles obligent à prendre sa bagnole pour aller bosser, se soigner, ou faire ses courses.
Face à la colère du 17 novembre, Manu 1er a déclaré que le "carburant ce n'est pas bibi" et que "l'Etat ne peut pas tout." Mensonges, les taxes sont fixées par le palais de l'Elysée et le prix du gaz par une autorité régulatrice de l'Etat.
Pendant ce temps, le président de notre mauvaise république laisse filer les faramineux profits du CAC 40 et des actionnaires, accorde toujours plus des cadeaux au patronat, ne fait rien contre la fraude fiscale des cols blancs. Pire, Manu 1er ne réunira jamais patronat et syndicats pour l'amélioration des salaires et des pensions de retraite dans le 5e pays le plus riche du monde.
De ce fait, si les gens qui souffrent oublient tout ceci, j'ai bien peur que cette image soit la réalité.
Sans oublier un petit coucou aux confédérations syndicales françaises, signant un communiqué pour discuter du sexe des anges avec le patronat, plutôt qu'un acte commun sur l'augmentation générale des salaires et des pensions de retraite et pour le plein emploi.